Noces d’or des Brigands du Jorat
25 et 26 septembre à Ropraz
Alain Bettex | Voici un demi-siècle que Les Brigands du Jorat ont décidé de créer la « Nouvelle Compagnie des Brigands du Jorat ». Sous la férule de Maître André Pache, avocat à Lausanne, qui habitait Ropraz et qui prit en charge la rédaction du Pacte. Dans la nuit du 30 au 31 décembre 1971, la société philanthropique des Brigands fut créée (ne pas confondre avec l’association des Brigands des Bois de Thierrens). Elle s’est donnée pour mission de défendre les particularités et le patrimoine joratois. La terrible répression des années 1702-1705 mit fin aux activités des brigands du Jorat d’origine. Les roues du châtiment se dressèrent pour exposer leurs corps disloqués, sanglants et agonisants. Les bûchers s’embrasèrent à Lausanne derrière le Château, puis à Vidy, Romanel, Corsier. La Nouvelle compagnie ne veut pas ressusciter ces sinistres brigands d’antan. Tout au contraire, par son pacte, elle se promet de ne commettre aucun crime, aucune action mauvaise ou non justifiée, ni religion, ni politique. Elle a pour mission de veiller à sauvegarder les beautés de nos terres, de nos forêts et les coutumes de nos villages du Jorat. La tenue de campagne comporte, entre autres le gourdin, la gourde de peau et le chapeau avec la veste bleue et le foulard rouge. Les Brigands ont pour devise « Savoir rire, mais faire bien ». Ils ont déjà entre autres contribués à créer le fantastique « Sentier des handicapés », permettant des balades didactiques de 5 km en forêt à des personnes en chaise roulante, entre les communes de Corcelles-le-Jorat et Villars-Tiercelin, au sud de Peney-Le-Jorat. Ils ont fourni un magnifique ouvrage d’art, un pont qui enjambe un affluent de la Menthue. De temps en temps, les Brigands du Jorat sortent du bois pour attaquer un conseiller d’Etat ou fédéral ou d’autres personnages en vue. Après l’avoir ceinturée et ligotée, la victime doit encore boire l’eau de feu avant d’être libérée vivante, toujours contre rançon en liquide. S’ils n’admettent pas de femmes dans leur contingent bien qu’ils les attaquent, la rançon est toujours la même. Le repaire des Brigands se situe sur la commune de Ropraz, leur fief historique au lieu-dit « Le Rachet ». D’un vieux stand de tir, ils en ont fait un magnifique lieu de réunion avec toutes les commodités. Cependant, pendant les préparatifs du 50e, un drame s’est malheureusement déroulé. Un compagnon, estimé de tous, Raymond Pasche, a tragiquement perdu la vie en préparant cette commémoration. Le Courrier se joint au Brigands pour adresser leurs condoléances à ses proches et à sa famille. Dans cette confrérie, le nombre est limité à 60, il n’y a pas de problème de recrutement. Ce nombre correspond à l’origine aux 3 groupes de 20 brigands qui s’étaient unis pour ne pas entraver les autres. Ce nombre 60 est une des dernières remémorations du passé. Pour leur direction, seulement cinq capitaines se sont succédé à leur tête durant leur demi-siècle d’existence. Pour fêter ce 50e anniversaire, la cantine des Cavaliers d’Oron DGM a été transférée de « Jorat Souviens-toi » à Ropraz près du repaire. Des félicitations des corps constitués et des « Pirates d’Ouchy » ont fait chaud au cœur des Brigands et au capitaine Pierre-André Jordan qui les dirige de main de maître depuis 15 ans. Des balades en chars, tirées par d’anciens tracteurs de l’ « Amicale des Bracaillons » et du « Bonheur des bielles », ont réjoui les petits. Les fondues préparées par un maître fromager, la soupe des brigands concoctée et brassée à tour de rôle par les membres, des rösti, des saucisses, ont merveilleusement sustenté l’assemblée.