Mobilité – Se déplacer différemment à l’horizon 2050
Doubler la part modale du rail pour répondre à la future demande et respecter ses engagements climatiques, voici la nouvelle stratégie cantonale ferroviaire.
Le transport par le rail va quasiment doubler dans un quart de siècle. C’est du moins le résultat des dernières études : « Plus de 90 % pour le transport individuel et 45 % pour les marchandises », détaille Nuria Gorrite, conseillère d’Etat en charge du dossier. Présentée jeudi dernier, la nouvelle ère ferroviaire, nommée vison 2050, souhaite rapprocher Berne de Lausanne en 45 minutes au lieu d’une heure et demie en moyenne aujourd’hui : « Cela implique la construction d’une nouvelle ligne rapide passant à proximité de Moudon (…) et d’éviter le détour par Palézieux. »
Sur le plan régional, la stratégie entend offrir une cadence à 30 minutes et à 15 minutes dans les agglomérations et les axes importants. Pour y arriver, de nouvelles infrastructures verront le jour. « La stratégie se veut ambitieuse, mais réaliste », confie la conseillère d’Etat en appuyant sur le fait que sans ces interventions, le réseau national est voué à sa perte : « Vision 2050 est une boussole qui dessine le réseau ferroviaire du futur, en coordination avec la Confédération, les autres cantons et les communes », informe un communiqué de presse. A ce titre, la ministre des transports rappelle l’importance d’anticiper au maximum afin d’obtenir des subventions fédérales : « Cette stratégie et les nouveaux projets qu’elle implique sont estimés à 20 milliards. »
Une nouvelle ligne traversant le Jorat
Pour éviter l’asphyxie, de nouvelles infrastructures sont indispensables. En gare de Lausanne, des voies souterraines verront le jour pour supporter le nombre de trains supplémentaires : « Sans de nouveaux quais, la gare serait complètement saturée et bloquerait tout développement sur l’ensemble des lignes romandes », indique la conseillère d’Etat.
Pour la nouvelle ligne rapide dans la Broye, celle qui permettra de rejoindre Berne à la capitale vaudoise en moins d’une heure, l’idée est de réaliser un nouveau tracé entre Lausanne et Moudon. Son rôle participera au développement de cette région de la Broye. D’autres infrastructures seront également indispensables. C’est le cas d’une deuxième ligne entre Lausanne et Genève, d’une liaison directe entre Bussigny et Morges, de l’augmenter de la capacité sur la ligne du Pied du Jura ou encore, de la réalisation d’un tunnel sur la ligne du Simplon.
Tunnel sous les vignes de Lavaux
La ligne du Simplon est aujourd’hui saturée : « La solution d’un tunnel entre Lausanne et l’entrée de Vevey est privilégiée pour des raisons de place et de protection de Lavaux », lance Nuria Gorrite. Le Chablais, qui connait actuellement un fort développement n’est pas en reste, car une nouvelle ligne RER entre Bex et Monthey verra le jour. « Cela répond à la demande valaisanne d’avoir une liaison rapide entre Monthey et la ligne du Simplon. »
La reconstruction d’une ancienne voie entre Vevey et Châtel-St-Denis évitera le détour par Palézieux : « On peut même l’imaginer jusqu’à Bulle via Châtel-St-Denis. Un nouveau tracé qui favoriserait une offre tangentielle entre la Gruyère et la Riviera vaudoise. »
Les gares du réseau cantonal seront également adaptées. Il s’agit de les rendre compatibles avec l’augmentation du trafic, le flux de voyageurs et les personnes à mobilité réduite. La réalisation de points de croisement et de voies de dépassement sont également au programme.