Michel et Odette Sonnay fêtent leurs noces de diamant
Les dispositions pour les visites en EMS leur permettront de se rencontrer « masqués » !
Gil. Colliard | Il y a exactement 60 ans, Michel et Odette Sonnay se sont dit «oui» pour la vie. Une promesse qu’ils ont tenu avec le même amour, tout le long de leur chemin, depuis le 7 mai 1960.
Du vignoble de Chardonne à la ferme d’Ecoteaux
Michel, né en 1933 dans la ferme familiale de la famille Sonnay, aux Bois, à Ecoteaux était parti, à la fin de sa scolarité, travailler en Suisse allemande d’où il dût revenir bien vite car la tuberculose sévissait alors chez ses employeurs. Il reprit donc l’exploitation familiale. Lors d’une soirée de chant à Ecoteaux, en 1957, son regard croisa celui d’Odette Neyroud, de Chardonne, qui accompagnait sa sœur venue rejoindre son amoureux. La jeune femme avait déjà à son actif un joli parcours professionnel de nurse, car elle avait exercé plusieurs mois à New-York, 5 ans à Paris et travaillait alors à Neuchâtel en tant que sage-femme. Au guidon de sa «Jawa», le jeune homme n’hésitait pas à faire les quelque 90 km qui le séparaient de l’élue de son cœur.
Une vie de famille harmonieuse et de beaux voyages
Dès le jour de leur mariage, le 7 mai 1960, ils ont vécu côte à côte, travaillant à la ferme. De 1961 à 1968, quatre enfants sont venus mettre de la vie dans la famille. Le temps s’est écoulé entre la maison, les travaux, le plantage et les tours du village en famille le dimanche. «Il y avait aussi la sortie de l’année tous ensemble, programmée à la fin des foins. Une expédition en voiture qui nous faisait lever tôt et qui nous a fait découvrir de belles choses. Papa était attaché à la nature, il était bricoleur et maman, issue d’une famille vigneronne, s’est bien vite familiarisée avec la vie à la ferme» se souvient Olivier Sonnay. Les années se sont écoulées, harmonieuses. En 1984, soudain il ne resta plus que deux couverts à mettre sur la table, les enfants ayant tous quittés le nid cette même année, pour suivre leurs chemins. Ils agrandiront la famille avec cinq petits-enfants et un arrière-petit-fils. Une nouvelle étape s’ouvrait pour le couple qui en profita pour voyager. D’abord quelques jours de repos en France et en Allemagne, puis le plaisir de changer d’air leur a fait découvrir l’Espagne, le Kenya, le Maroc, Saint-Domingue et surtout les Canaries où ils retournaient avec plaisir. A chaque instant de son parcours, le couple est resté fusionnel dans des moments difficiles, comme le décès de leur fille et ceux heureux, telle la Fête des vignerons, leur quatrième fête, accompagné de toute la famille dans les gradins et les cousins Neyroud dans l’arène.
Bouleversement dans les habitudes
En mai 2019, Odette chuta malencontreusement. Il s’en suivit une série de navettes entre la maison et l’hôpital. Malgré la bonne volonté de chacun, il fallut se rendre à l’évidence que la meilleure solution était un séjour à l’EMS. Elle s’installa à la Maison du Pèlerin en fin d’année. Son mari, resté à la maison, se mit à la cuisine, seulement secondé pour le ménage. Le 5 février dernier, une belle fête a été organisée pour les 90 ans d’Odette. Michel est allé fidèlement la trouver jusqu’au vendredi 13 mars où la dernière visite autorisée ne fut que de quinze minutes, avant la soudaine interdiction due au Covid-19. «Elle est bien entourée par le personnel soignant. Elle apprécie les promenades avec les personnes de la PC, mais le temps est long. Tous deux font preuve de courage et d’acceptation devant cette situation» reconnaît admiratif leur fils, ajoutant «la semaine passée, grâce à l’équipe de l’EMS, ils ont pu, avec beaucoup d’émotion, avoir un premier contact visuel par whatsapp». Les dernières dispositions pour les visites en EMS leur permettront de se rencontrer «masqués» une demi-heure en cette journée d’anniversaire.
Tout en souhaitant un très prochain retour à la normale, qui offrira à la famille Sonnay le bonheur de se retrouver et de fêter ce beau jubilé, nous leur adressons toutes nos félicitations et nos bons vœux.