Maux de sportifs
Pierre Scheidegger, Panathlon-Club de Lausanne | Le sportif, tous sports confondus, peut-il être hostile à un certain pouvoir mais certainement pas… aux honneurs ? Il est vrai aussi que les aléas de sa carrière l’ayant quelque peu porté aux portes de l’Olympe, il pourrait en plagier les dieux.
L’histoire se répète
Enfant, souvent précoce, habituellement selon certains, venant de familles aux nombreux enfants, de parents autoritaires, alcooliques ou séparés. C’est le thème favori. On offre ainsi le parfait tableau d’une réussite qui n’aurait peut-être pas pû être de mise. Le sport en est une parfaite illustration. Encenser une « facilité » de principe inaccessible par la découverte de ce que l’on appellera : le don. Le jeune sportif découvrira alors l’océan de différences avec sa qualité intrinsèque à pratiquer sa discipline favorite. Le don n’est pas parent du sacrifice. Alors pourquoi bien des sportifs se plaignent-ils en arguant les « souffrances » subies au cours de leur carrière ? Etonnant, car ils l’ont accepté, sachant que toute victoire implique un partage d’existence. Il est vrai que tout « super doué » peut penser que sa carrière devrait être limpide. Néanmoins, son entourage sportif lui rappellera que le don ne l’aidera « que » pour un petit, très petit pourcentage pour assouvir, selon ses vœux, une réussite sportive. Le don ne sera qu’une infime aide à sa réussite et ne lui autorisera que rarement certaines facilités sans des heures et des heures d’entraînement. Il pourra parfois compter sur un petit bagage de chance. Le reste sera comme pour chacun, le travail par l’entraînement, les répétitions inlassables du mouvement et l’apprentissage de la compétition qui n’est jamais une sinécure. Alors oui ! Le sportif ou le champion devra être fort dans la tête, sans se plaindre de pseudos sacrifices pouvant prêter à confusion en les accablant de monomanie tant ils pourraient être concentrés sur leur personne. Au contraire, ne devrait-il pas se réjouir de comprendre, en s’inspirant de cette chance recherchée et obtenue par leur statut de champion, que leur rôle devrait avoir pour cible un exemple positif auprès de la jeunesse et non par des « pleurnicheries » ou déceptions qui ne devraient jamais être de mise car… ce n’est pas leur rôle. Aucune sportive, aucun sportif n’a été obligé de pratiquer « son » sport, même si parfois l’attrait de la gloire ou de l’argent pouvait être prédominant. En finalité c’est quand même l’individu qui aura fait son choix. Il, elle en apprendra tous les aléas et contraintes sans différence aucune de sexe. L’équité et l’égalité en est à ce prix.
Alors ne mettons pas la passion sous l’éteignoir
Elle est nécessaire. Nécessaire en toute circonstance, car elle est la clé de la réussite. Réussite autant pour le, la sportive dite « amateur » que pour le champion. Chacun apprendra à régir ses propres aspirations en harmonie avec son entourage, ses entraîneurs et parfois… ses amis. Ce n’est pas la réflexions la plus aisée, mais parfois… la plus ingrate.