Lutry – Pour ou contre plus de stationnement à La Combe ?
Conseil communal du 29 juin
Après les 700’000 francs pour concevoir le visage du nouveau collège, le projet du futur complexe scolaire va de l’avant. Si les élus lutryens ont approuvé un crédit d’étude de 5 millions pour finaliser l’avant-projet, le nombre de places de stationnement prévues interroge.
Le futur complexe scolaire de Lutry, situé entre le lac et la route de Lavaux, comprendra 16 classes, une salle de gym double, un réfectoire, une bibliothèque et deux terrains de sport. Le projet inclut un parking souterrain de 130 places, remplaçant les 80 places extérieures actuelles du parking de La Combe.
Pour la conseillère Alessandra Silauri (Verts & Indépendants), les 22 places de stationnement réservées aux enseignants n’ont pas lieu d’être et seront obsolètes avec l’évolution de la mobilité. Elle propose un amendement afin de réduire ces places et de supprimer les déposes rapides pour favoriser les déplacements à pied et à vélo.
Afin de bien comprendre la problématique des places de stationnement à Lutry, il est nécessaire d’observer la topographie de cette ville. Avec une altitude minimum de 373 mètres, et un point culminant à 835 mètres, la commune possède plusieurs écoles. Pour le corps enseignant, les allers-retours entre le haut et le bas sont fréquents : « Une vingtaine de professeurs viendront quotidiennement dans ce futur collège. Sachant qu’ils devront parfois courir durant la récréation de 15 minutes pour rejoindre l’un ou l’autre collège, il me semble compliqué de respecter ces délais en utilisant les transports publics ou un service de car sharing », explique Nicole Mottier, conseillère Verts & Indépendants.
Pour Vincent Arlettaz (PLR), réduire le nombre de places serait pénalisant pour les habitants : « En raison du contexte communal, cet amendement me paraît irréaliste. Alors oui, j’entends volontiers que les enfants peuvent venir à pied ou à vélo, mais la réalité est que les parents continueront d’amener leur enfant en véhicule individuel. Supprimer les déposes rapides compliquera la cohabitation entre les usagers et rendra la sécurité des piétons et des enfants incertaines, car ce sont eux les plus vulnérables ».
Après un refus de l’amendement par 43 voix, le préavis pour le crédit d’étude de cinq millions est approuvé à une large majorité par les élus. Dans le meilleur des cas, la construction du collège et son parking souterrain de 130 places débuteront en 2026. L’opération est estimée à 51 millions de francs. Un point n’a cependant pas été relevé durant cette séance, il s’agit de savoir où les automobilistes gareront leurs véhicules durant les travaux ?
Familiarisation avec le vote électronique
Séance extramuros pour les 62 élus présents, puisque ce rendez-vous politique se déroule dans la salle du Grand Conseil vaudois à Lausanne. Un déplacement qui tombe bien, car les personnes présentes ont pu se familiariser avec un système de vote électronique. Une technologie qui rejoindra prochainement le Conseil communal : « Il n’est pas rare que les décomptes de voix lors de votations soient laborieux et donnent une impression d’imprécision », mentionne le rapport de commission chargée d’étudier ce dossier. Relayée par le Bureau du Conseil, cette demande a été transmise à la Municipalité qui l’a mise au budget 2024 pour un montant de 25’000 francs en tant que « mini préavis ». Les coûts annuels estimés entre 2000 à 3000 francs sont jugés peu importants.
Comptes 2023 acceptés à l’unanimité
Pour la deuxième année consécutive, Lutry affiche des comptes déficitaires. Avec 285’030 francs de pertes après amortissement, la situation aura pu être bien différente : « Cette perte aurait été beaucoup plus élevée sans un versement des Services industriels (SI) de 1.34 million de francs », mentionne le préavis. Si 2022 avait été marqué par des circonstances exceptionnelles au niveau des recettes fiscales et des charges péréquatives, l’exercice 2023 est plus respectueux du budget. Les recettes fiscales totales ont atteint 62.5 millions de francs, légèrement en deçà des 62.9 millions prévus au budget, tandis que les charges péréquatives nettes se sont élevées à 35.4 millions, respectant ainsi les prévisions.
Grâce à des économies sur les charges courantes d’un peu plus de 850’000 francs, et sur diverses charges cantonales et intercommunales (env. 320’000.-), la perte a été bien en deçà des 3 millions prévus. Cependant, les charges communales actuelles ont atteint leur minimum et devraient augmenter significativement dans les années à venir en raison des besoins structurels d’une commune de près de 11’000 habitants : « Pour répondre aux besoins de la population, les investissements dépassent pour la première fois les 10 millions », détaillait Ludovic Paschoud, président de la COFIN.
« Pour répondre
aux besoins de la population, les investissements dépassent pour la première fois les 10 millions »
Ludovic Paschoud,
président de la COFIN
Gestion de la commune
Tout comme les autres communes à cette période de l’année, les élus se penchent sur le rapport de gestion 2023. Après quelques précisions demandées, les conseillers acceptent ce préavis à l’unanimité moins une abstention.
145’000 pour la création d’une UAPE
Pour augmenter les capacités d’accueil dans le secteur parascolaire, la Fondation des structures pour l’enfance et la Jeunesse (FSEJ) s’est intéressée aux locaux de la Grand-Rue 18 à Lutry, précédemment exploités par l’« Atelier de Lutry ». La Municipalité et la FSEJ ont saisi cette opportunité pour ajouter 24 places d’accueil pour les écoliers de la commune, en plus des 20 places récemment créées à Savuit.
Dès la rentrée scolaire 2024, le nombre total de places en UAPE passerait de 174 à 218, soit une augmentation de 25,3 %. Aujourd’hui, si les propriétaires ont accepté de louer ces locaux à la Fondation, le bail n’est pas encore signé : « Les discussions avec les propriétaires sont longues, car il s’agit d’une hoirie de quatre personnes », détaille Alain Amy, municipal en charge de la jeunesse. Un objet accepté à l’unanimité moins trois abstentions.
Elections du bureau communal
Pour succéder au président sortant qui signait sa dernière séance, Guy Wolfensberger sera remplacé par Charlotte Mathis. Esteban Jayet devient, quant à lui, vice-président .