Les meilleurs Malakoffs du monde sont à Lutry

« Désormais, si vous voulez savourez les meilleurs Malakoffs du monde, il faudra venir chez-nous, à l’hôtel Rivage ! » Ainsi parle, manifestement réjoui, Jacques Durand, le directeur de cet établissement magnifiquement situé face au lac, dans le port de Lutry. Fanfaronnade ? Pas le moins du monde. Le 2 novembre dernier, son équipe a remporté le 3e édition des championnats du monde de Malakoffs, à Lausanne.
L’épreuve s’est déroulée à l’Espace Amaretto où huit équipes de cuisiniers expérimentés étaient en lice pour préparer ces savoureux beignets au fromage qui font partie du patrimoine culinaire vaudois. Les Malakoffs ont été goûtés à l’aveugle par sept jurés professionnels et cinquante gastrolâtres amateurs. Après un long suspense et quelques hésitations, le nom de vainqueurs a été proclamé urbi et orbi : Arthur Deruisseau et Dani Da Silva Santos de l’équipe du Rivage !
Faute d’avoir pu rencontrer Dani, partie en vacances peu après cette retentissante victoire, nous nous sommes brièvement entretenu avec son souriant collègue Arthur qui, forcément, ne cache pas sa joie : « Nous l’espérions sans vraiment nous y attendre. Mais c’est une grande satisfaction pour nous, mais aussi pour le chef Alexandre Krizan qui nous a coaché. »
Votre touche secrète ? La question l’embarrasse. Pas question de nous révéler les détails d’une recette à succès. Avec un petit air mutin, il finit malgré tout par répondre : « 500 grammes d’amour, 200 grammes de passion et une pincée de complicité ». La réplique enchante Jacques Durand qui rigole de bon cœur. En quoi consiste le prix ? « Un diplôme que nous recevrons en décembre. Il fera la fierté de l’établissement », souligne
le directeur du Rivage. Eh bien toutes nos félicitations !

Pour mémoire, contrairement à ce que laisse supposer son nom, le Malakoff est une spécialité bien de chez-nous. Sa recette aurait été inventée du côté de Begnins, sur la Côte, région où il reste très populaire de nos jours. Selon la légende, en 1856, à leur retour de la campagne de Crimée, des soldats originaires de la Côte auraient pris l’habitude de se réunir pour déguster, comme là-bas, des tranches de fromage frites à la poêle dans du beurre, le tout arrosé de vin blanc. Ils donnèrent à ce met le nom de Malakoff qui était celui d’un fort qu’ils avaient emporté après de furieux assauts.