Les fourmis : nettoyeuses de l’environnement
Gérard Bourquenoud | Avec le retour du printemps, à la campagne comme dans les forêts, la plupart des paysans et des promeneurs dans la nature vont apercevoir des fourmis en pleine activité dans la construction de leurs dômes qui deviendront leur habitation commune. La fourmilière se construit par excavation pour se protéger des intempéries, alors que la voûte est formée de terre, de sable, de végétaux et de brindilles, mais aussi de résine pour éliminer bactéries et parasites, ainsi que le pillage par des fourmiliers à la langue gluante et des oiseaux qui se nourrissent de fourmis. Il y a aussi, de temps à autre, des promeneurs qui prennent un malin plaisir de détruire la fourmilière, ce qui peut mettre en péril la colonie. De petits dômes sont parfois construits pour maintenir la chaleur nécessaire au couvain qui se trouve sur des brins d’herbe, tandis que la coupole principale est destinée à protéger la reine, voire plusieurs reines d’une seule colonie réparties dans de petits dômes reliés entre eux. Une société magnifiquement organisée qui compte des centaines, voire près d’un millier de fourmis par colonie à la fin de l’été.
La fourmilière à dôme la plus connue est celle des Formica gr rufa qui construisent leurs nids le plus souvent autour d’un tronc couché et orienté au soleil pour permettre le développement rapide des larves. La coupole d’habitation est entretenue d’avril à octobre, date à laquelle les colonies se retirent en profondeur pour hiverner. Parmi les 2000 espèces de fourmis dans le monde, il existe de gros insectes appelés Solenopsisin victa qui, en Amérique du Nord en particulier, détruisent les cultures des champs. Ce qui n’est pas le cas en Suisse, mais par contre, certaines espèces de fourmis envahissent parfois les habitations paysannes et immeubles en ville. D’autres aménagent leurs nids dans les arbres pourris ou de vieilles charpentes. Ce qui est également intéressant à relever, elles jouent un rôle de décomposeur en se nourrissant de déchets organiques et d’insectes, voire même de fruits et de petits animaux morts. Ce sont des nettoyeuses de l’environnement.
Pour l’anedocte : quand mon père avait une vache malade, il allait mettre un œuf de poule sur la fourmilière et lorsque celui-ci était consommé, la vache était guérie. Difficile à croire et pourtant c’est du vrai de vrai.