L’Ecole polytechnique fédérale forme les architectes de demain !
A deux pas de l’arrêt du M1 « EPFL », nous avons la chance de visiter une petite exposition de plans et maquettes, intitulée Reliefs urbains, mise sur pied par le Prof. Emmanuel Rey et son Laboratoire d’architecture et technologie durables. Il s’agit de travaux d’étudiants et étudiantes de 2e année. Nous sommes guidés par l’une d’entre elles, charmante, qui nous explique bien le concept.
Un site a été retenu à Corseaux sur Vevey : d’anciennes serres désaffectées vont disparaître et seront remplacées par un ou des immeubles, espérons que ce ne sera pas par de sinistres barres de béton ! C’est dire que l’un des projets concoctés par ces jeunes enthousiastes a peu de chance d’être retenu… En fait ce sont plutôt des exercices pratiques dans le cadre universitaire. Chaque groupe avait des contraintes (mais pas sur le plan financier ni légal). Il devait proposer, sur le même site, des logements pour environ 300 personnes impliquant une certaine mixité sociale, ainsi que la présence de commerces et d’espaces d’animation. Plusieurs contraintes strictes en revanche, sur le plan écologique (comme l’usage du bois), de la végétalisation, de matériaux divers, le béton par exemple n’étant réservé qu’aux fondations. Autre handicap : la présence au nord de l’autoroute Lausanne-Aigle, que les différents groupes ont résolu chacun à sa manière.
Il est tout à fait intéressant de visualiser ces différents projets, conçus certes sur ordinateur, mais aussi réalisés en maquettes au 1/500e, au 1/100e et au 1/33e, par les étudiants eux-mêmes, qui ont travaillé en bons ouvriers manuels en utilisant du sagex, du carton, du bois et autres matériaux. Nous avons d’ailleurs pu visiter l’atelier de fabrication. Certains recourent à la solution de la tour, d’autres aux petits bâtiments en terrasses, d’autres encore à des éléments séparés par une cour arborisée, voire à une construction pentagonale, séduisante mais probablement plus difficile à meubler vu l’absence d’angles droits.
C’est l’inventivité et la diversité des solutions retenues qui nous ont frappés ! Il est fort instructif aussi de voir que ces étudiants travaillent sur du concret, avec des maquettes qui permettent, mieux que des plans, de visualiser les choses. L’EPFL assure donc une belle relève des architectes du futur, qui ne répéteront pas certaines erreurs/horreurs des années soixante et au-delà, tout en s’inspirant peu ou prou des grands architectes du passé comme Le Corbusier, pour qui une maison est « une machine à habiter »…