L’e-vignette décolle le 1er décembre
Seules les plaques d’immatriculation feront foi. L’ancien système reste en vigueur, tout comme le prix du sésame, toujours fixé à 40 francs.
Gerard Bucher | La numérisation a parfois du bon. Depuis le 1er décembre 2023, il est possible, voire de bon ton, de se procurer une e-vignette via https://via.admin.ch/shop/ pour avoir le droit de rouler sur les autoroutes et les semi-autoroutes (soumises à la redevance) de Suisse pendant 14 mois, soit jusqu’au 31 janvier 2025 à minuit. Les vignettes traditionnelles (autocollantes) n’ont pas dit leur dernier mot et sont donc toujours disponibles dans les points de vente habituels (stations-service, garages, guichets postaux, service des automobiles et bureaux de douane).
Les avantages de l’e-vignette sont multiples. Le principal d’entre eux réside dans le fait qu’elle est liée exclusivement aux plaques d’immatriculation. Le fait de posséder un jeu de plaques interchangeables ne vous oblige ainsi plus à acheter une vignette pour chaque véhicule ou remorque que vous utilisez à tour de rôle. Si vous louez ou empruntez un véhicule, il sera aussi très facile de contrôler s’il est enregistré, puisque le site officiel est ouvert à tout le monde. Il suffira d’introduire le numéro des plaques de contrôle dans la case prévue à cet effet pour obtenir une réponse.
A l’achat d’une voiture neuve, il n’était jusqu’ici pas possible (en théorie, on vous l’accorde) de transférer la vignette d’un pare-brise à l’autre. Il fallait passer une deuxième fois à la caisse. Ce n’est donc plus le cas.
Tout le monde y a passé : décoller une vignette échue de son pare-brise relevait d’un véritable combat, souvent inégal. Vous pourrez enfin vous débarrasser de votre lame de rasoir.
Pour enregistrer votre numéro de plaques et obtenir de ce fait une e-vignette, rien de plus simple. Quelques clics et l’affaire est dans le sac. Tout juste vous demandera-t-on si vous désirez rendre public vos données personnelles. Le paiement, lui, peut s’effectuer via une carte de crédit, PostFinance ou Twint. D’autres fournisseurs ont bien entendu flairé le bon coup. Ils proposent généralement une e-vignette à 44 francs, avec un supplément donc, justifié par la possibilité de la renouveler automatiquement année après année.
Les détenteurs de plaques étrangères n’auront pas le choix des armes en revanche. Ils devront obligatoirement passer par la case e-vignette. Rien ne change du côté des garagistes – ou possesseurs de plaques U – qui continueront à être exemptés de la vignette les jours ouvrables. Echanger une vignette traditionnelle contre une e-vignette ne sera évidemment pas possible.
Vous vous demandez peut-être de quelle manière les contrôles s’effectueront. Rassurez-vous : 50 systèmes de contrôle de caméras sont prévus le long de nos autoroutes. Mais pas seulement, vous vous en doutez. Des interceptions aléatoires ciblées auront bel et bien lieu, comme par le passé. « Auparavant, précise un policier de notre région, il suffisait de faire ralentir les véhicules pour les contrôler. Désormais, il conviendra de les arrêter et de prendre le temps de vérifier si les plaques sont enregistrées dans le système ». Le défaut de vignette est facturé à hauteur de 200 francs. Aucun changement de ce côté.
En 2023. 10,5 millions de vignettes ont été vendues pour un total de 420 millions de francs de recettes. La Confédération vise le milliard de revenus à moyenne échéance. Encore faudrait-il augmenter le prix de la vignette, à 60, voire à 100 francs. Introduite en 1985 pour financer la construction, l’exploitation et l’entretien des routes nationales, la vignette coûtait 30 francs à l’époque, avant de se fixer à 40 francs dix ans plus tard.
Il faut encore savoir que si le nombre de vignettes autocollantes passait tout à coup en-dessous du seuil de 10 % du total des vignettes en vigueur, le Conseil fédéral aurait le droit de supprimer l’usage de celles-ci.