Le Mystère Davel
Les coulisses d’un spectacle
Organiser dans une vision à 360 degrés un projet, comme celui-ci, se révèle être une expérience merveilleuse et très enrichissante. Dans une vie de comédienne suisse romande de pouvoir, une fois dans sa carrière, faire les choix qui nous semblent pertinents en fonction de notre expérience ou de nos convictions est une chance inestimable.
Nathalie Pfeiffer, porteuse du projet | Situer nos représentations sur la place d’Armes de Cully, celle-là même où le Major Davel a réuni ses 600 hommes a, tout de suite, créé un enthousiasme empreint de respect, car représenter une fiction dans le lieu même où l’Histoire s’est mise en marche n’est pas courant, ni anodin. Pour moi, l’enjeu était donc fort. Je me suis penchée avec attention sur l’aspect historique de sa vie, non pour en faire un documentaire, mais pour la romancer avec respect, dans ce qui, selon moi, aurait pu advenir. J’ai également choisi de montrer le côté humain de Davel, dans l’intimité de son chez lui, avec ses doutes, et peut-être ses insomnies.
En faire un idiot ou un illuminé n’est pas mon propos. J’ai préféré imaginer un homme qui a tué, souvent, pendant ses années dans les troupes de mercenaires et qui le regrette aujourd’hui. A l’homme pieux à la sobriété dogmatique, j’ai préféré un homme, dont la vie a été bouleversée par une première rencontre amoureuse qui le révèle en tant qu’homme. Enfin, je me bats contre l’idée d’un homme plein de certitudes ; au contraire, c’est le doute sur sa vie passée qui va le faire réfléchir et décider d’une action qui sera son ultime combat. C’est ce qui lui donne cette force tranquille dans sa solitude. Voilà pour le personnage de Davel.
Les tribunes seront de contenances modestes (250 places) pour que tout le monde voie bien sans être trop loin et que ce balcon sur la place puisse rester ouvert à tous, en journée. Les musiques de Stéphane Blok et leur sonorisation seront une partition à part entière et pour le visuel, les lumières de Gilbert Maire et les costumes de Nadia Cuenoud placeront les acteurs, au centre de la pièce. Le vivant avant tout et partout.
Les costumes, parlons-en justement. Le challenge était de taille : certaines scènes comportent 50 acteurs en même temps. Il y a 26 rôles parlés, avec des changements d’époque allant du 17e au 21e siècle. Chaque acteur se changeant 2 à 3 fois, comptez vous-même le nombre de costumes à créer ! Certainement aux environs de 100. Un travail de création et de couture qui nécessite, en plus de deux professionnelles, plusieurs bénévoles qui, patiemment, cousent les broderies, les boutons, les ganses et les ourlets.
Un engagement très prenant également pour Marianne Braconnier ; habilleuse, perruquière et maquilleuse du spectacle, en coulisses du début à la fin de chaque représentation, au service de chacun et de chacune.
A suivre sur la page Facebook : Le Mystère Davel.