Le lac à la nage, d’Evian à Cully
Carole et Benjamin traverseront dimanche 6 septembre pour sensibiliser à la dispraxie
Thomas Cramatte | Rallier les côtes suisses par les eaux du Léman à la force des bras, c’est l’impressionnant pari que s’est lancé une habitante de Cremière. Accompagnée de son fils de huit ans, Benjamin, Carole Brülhart franchira les 14 kilomètres séparant Evian du village de Cully. L’objectif : récolter des fonds pour mieux comprendre et apprendre à vivre avec la dyspraxie.
Handicap caché
La dyspraxie est un trouble du développement causant des anomalies dans la planification et l’automatisation des gestes volontaires. Encore méconnu, il concernerait 5 à 7% des enfants de 5 à 11 ans. « Ce dysfonctionnement provoque surtout une perte de confiance en soi pour l’enfant », explique Carole Brülhart.
Pour cette maman et enseignante vaudoise, il est important de déceler la dyspraxie le plus tôt possible. Car si pour l’heure ce trouble ne peut être complètement soigné, il est envisageable d’adapter l’environnement de l’enfant pour contourner, voire même compenser les obstacles dans son apprentissage. « Agé de huit ans, Benjamin sait parfaitement lire, mais cela lui demande plus d’efforts et plus de temps ».
Le projet de Carole et Benjamin a pour but de faire mieux connaître le phénomène afin de déceler rapidement ce trouble. « Si les structures scolaires sont toujours plus conscientes du phénomène, il reste encore beaucoup de travail dans ce sens ». A titre d’exemple, certains secteurs comme celui des assurances prennent peu en compte la dyspraxie, nous explique Carole Brülhart.
Les dons récoltés serviront d’aide aux familles ne possédant pas d’assurance-maladie couvrant les soins aux enfants dyspraxiques. Le jour de la traversée du lac, plusieurs acteurs du milieu seront là pour soutenir les deux sportifs. C’est le cas de l’association Dyspra’quoi, fondée en 2005 et regroupant plusieurs membres-famille soucieux de s’investir dans cette cause. Sa présidente, Suzanne Baraud, s’est battue pour son fils et œuvre à présent pour aider les personnes rencontrant les mêmes difficultés.
Contre vents et marées
C’est en paddleboard que Benjamin accompagnera sa mère rejoignant les côtes suisses à la nage.
« Malgré une gestion de l’espace compliquée, Benjamin est parfaitement à l’aise sur cette planche aquatique. Au contraire, la pratique de ce sport améliore sa confiance en lui », explique l’habitante de Cremière. Malgré les apparences, Carole n’est pas nageuse depuis longtemps. Plutôt montagnarde et volleyeuse, ce n’est que depuis le confinement qu’elle s’intéresse à cette pratique. « Cela ne fait que cinq mois que je nage, mais mes divers entraînements me permettent d’avoir un bon souffle et un bon fond musculaire ».
Comptabilisant plus de 300 heures de nage depuis mars, Carole sera également escortée par voie maritime. Un bateau d’assistance permettra à son entraîneuse et à son ami de la suivre durant la traversée. Quatre anciens élèves de l’enseignante l’accompagneront également en paddleboard tout au long de l’expédition. Les deux aventuriers ont prévu de rallier la terre ferme aux alentours de 13 heures. Afin de les encourager dans leur périple, il est possible de pagayer ou de nager avec eux sur le dernier kilomètre. Pour ravitailler les sportifs et les visiteurs, les exposants du Marché Label de Bourg-en-Lavaux seront présents à Cully. Hormis les stands de nourriture et autres victuailles, l’instrumentiste régional, Alexandre Cellier, animera la journée.