Lavaux représenté en force à la sélection des vins vaudois
L’Office des vins vaudois a remis ses médailles à une trentaine de vins. Parmi eux, et surtout dans la catégorie chasselas, les bouteilles de Lavaux ont fait un carton.


Le chasselas était à l’honneur mardi 1er juillet à Morges. Le Chasselas, oui, mais pas n’importe lequel ! Plusieurs chasselas de Lavaux ont raflé des médailles à la remise des prix de la sélection des vins vaudois 2025. C’est le cas, notamment, du millésime 2024 de l’Union vinicole de Cully. « On est d’autant plus content que c’est la première fois qu’on gagne la sélection des vins vaudois », explique Fabien Bernau œnologue à l’UVC. « C’est un prix de plus aux côtés de nos autres récompenses. » Récompensée pour son chasselas Le Replan 2024 Lavaux AOC, Fabien Bernau explique la recette du succès : « C’est un vin très fin et traditionnel. Et ça fait plaisir de voir qu’il y a encore de la place pour la tradition. On cherche toujours à faire de nouvelles choses, et à la fin on se rend compte que les vins les plus typiques sont très bien aussi ! »
Doubles lauréats dans la catégorie chasselas millésime 2022 ou 2023, les Frères Dubois sont repartis le sourire jusqu’aux oreilles. Un moment fort également pour Emma Dubois, 22 ans, qui s’imagine un jour reprendre le domaine avec ses cousins. Elle a déjà travaillé à la vinification de ces vins primés. « On essayera de gérer ça comme l’ont fait nos pères. Ça fait toujours plaisir de recevoir des prix, ça veut dire qu’ils ont été dégustés et largement appréciés. »
Cette année, ce ne sont pas moins de 624 vins qui ont été dégustés, pour que 116 d’entre eux dépassent le score de 89 et reçoivent la médaille d’or. C’est également le cas des chasselas de Delphine Morel et du domaine de la Ville de Fribourg, à Riex. Dans les rouges, le Gamay Plant Robert 2023 de Laurent Berthet, à Epesses, le Pinot Noir 2022 de Denis Bovard, à Epesses, et le Syrah 2023 de Marco et François Grognuz ont tous reçu une médaille d’or et figurent dans le top trois de leur catégorie.
Le chasselas toujours représenté dans dix ans ?
Lors de son discours officiel, la conseillère d’Etat en charge de l’agriculture et la viticulture, Valérie Dittli, a appuyé sur deux concepts, qui pour elle sont les clés du vin de demain : tradition et innovation. Et si l’innovation est cruciale, c’est parce que, changement climatique oblige, les habitudes vont devoir s’adapter. Va-t-il falloir trouver d’autres cépages plus méridionaux ? « Pas du tout ! », s’exclame Vincent Graenicher, vigneron à Tartegnin et membre du comité de l’Office des vins vaudois. « Il ne faut pas se demander comment remplacer le chasselas, mais comment le chasselas va évoluer ? » Pour lui, puisque le cépage perd en acidité avec la chaleur, une solution serait alors de moins effeuiller pour garder le raisin à l’ombre.
Il n’empêche. Pour Michel Rochat, président de l’OVV, le chasselas est et restera chez lui dans la région lémanique. « C’est un cépage emblématique. C’est le plant qui s’adapte le mieux à l’environnement et qui se prête particulièrement bien aux trois soleils de Lavaux. Il a une autre qualité méconnue, c’est que c’est un cépage qui peut vieillir. Vous pouvez toujours boire un bon chasselas millésimé d’il y a quinze ans, avec un bon morceau de fromage ! » Si 2025 s’annonce déjà très chaude, il faudra mettre les bouchées doubles pour continuer à pouvoir faire du chasselas une fierté vaudoise.