30 septembre, il suffit de suivre les porteurs pour retrouver quelques habitants et le syndic dans les vignes de la commune. Il fallait cependant se lever tôt pour pouvoir participer à cette activité. En effet, la commune a donné rendez-vous à 7h30 pour les traditionnelles vendanges de la commune. Le réveil matinal n’entrave aucunement le moral des participants, bien au contraire.

Avant de partir à la vigne, Gérald Vallélian, syndic de Saint-Saphorin donne quelques explications sur les bons gestes à avoir dans le vignoble et l’utilisation du sécateur. Puis, la quarantaine de participants s’attelle à la tâche dans la joie et la bonne humeur.

Une fois le raisin récolté, le groupe se prépare pour aller sur la place du village. Le syndic explique « maintenant que l’on a fini, on va aller sur la place du Peuplier et sonner les cloches pour que le village sache que l’on a fini. Ensuite, il y aura un verre de l’amitié et on va faire une première pressée ».

Dès que les dernières grappes sont comptées, Gérald Vallélian est content du résultat. « Avec la récolte du jour (3430 kilos), nous allons pouvoir produire environ 3000 bouteilles pour notre réserve communale. Ce vin sera utilisé comme vin d’honneur, vendu à nos clients historiques et utilisé lors de manifestations des sociétés locales. Nous n’avons pas vocation de le vendre pour faire du chiffre ».

Une activité pour petits et grands

Pascal et Sandrine Mottier relèvent l’ambiance villageoise qui fédère les habitants : « C’est notre deuxième année et nous avons réservé notre week-end pour être sûrs d’être là. On a la vue sur le lac et les Alpes et l’ambiance est extraordinaire. On rencontre des habitants que l’on ne voit pas forcément le reste de l’année et c’est l’occasion de faire un point de situation   annuel ».

Cette année, la municipalité a également mis sur pieds une activité pour les enfants, Laurence Negro-Chochard, secrétaire communale explique : « Les enfants avaient déjà la possibilité d’accompagner leurs parents à la vigne pour les vendanges communales. Cette année et pour la première fois, la municipalité a décidé de les intégrer à la matinée. Ils ont découvert plein de choses et les parents aussi ». Gérald Vallélian rajoute « on se doit de transmettre ça aux plus jeunes ».

La formule de cette journée a un peu évolué au fil des années. Gilles Guex, municipal en charge de la vente de vin, est très heureux de cette manière de faire « Il y a environ 15 ans en arrière, on faisait les vendanges sur quatre jours et on vendangeait vraiment tout, le blanc et le rouge, finalement plus personne ne venait. En faisant sur une matinée, les gens viennent le soir pour voir la pressée et on retrouve l’ambiance des années 40 ».

La pressée, un moment attendu

Dès que le raisin est récolté, il est amené au pressoir du village. Durant la journée, Fabien Vallélian, chef de culture au Domaine des Faverges, et son équipe procèdent à plusieurs pressées. Processus qui demande une certaine technicité et beaucoup d’huile de coude. Il s’agit de mettre suffisamment de pression à l’aide de planche en bois pour extraire le jus du raisin. Régulièrement, il faut enlever les planches, brasser le raisin et remettre les planches pour continuer le processus de pressurage.

Journée sous le signe de l’amitié et du partage

La municipalité a également convié deux invités pour cette journée : Alain Bovay, syndic de la commune de Blonay-St-Légier et Philippe Gobet, meilleur ouvrier de France et ambassadeur de l’excellence à l’Ecole Hôtelière de Lausanne. Laurence Negro-Chochard explique cette initiative : « C’est le fruit du hasard, je les ai rencontrés à un événement à St-Légier et je leur ai proposé de venir faire les vendanges avec nous. C’est également important d’avoir des échanges avec les autres communes et de créer cette collégialité entre nous ».

Philippe Gobet partage son expérience « C’était vraiment une journée très agréable, dans la joie et la bonne humeur. C’est la première fois que je fais les vendanges en Lavaux et je dois dire que ce vignoble en terrasse, c’est plus facile et surtout moins pénible pour le dos ».

Pour Alain Bovay, le constat est identique, avec l’effort physique en plus : « Saint-Saphorin offre un écrin idyllique et vendanger sur les pentes abruptes de Lavaux, surplombant le Léman, c’est incroyable, on en oublie le mal de dos ! Aujourd’hui, je peux dire que le Chasselas se mérite, car nul doute que s’il anime nos terrasses et caveaux, il n’en demeure pas moins que sa récolte demande de l’effort ».

D’autres amis de Saint-Saphorin étaient également présents pour cette journée. La commune entretient de très bonnes relations avec Meillerie, commune de l’autre côté du lac Léman. « Je participe depuis 30 ans à cet événement. La vie du village a perduré et l’ambiance est festive et conviviale. C’est toujours un plaisir de faire les vendanges » mentionne Olivier Viboud.

La place du Peuplier s’anime

Dès 18h, les habitants se regroupent sur la place du village. Les discussions vont bon train concernant la vendange de la matinée et les participants à la récolte partagent leurs impressions et, déjà, les souvenirs de ce moment. Les scouts de Lavaux prennent place pour assurer le service de la raclette, offerte aux habitants par la commune, et sont rapidement rejoints par la Fanfare de Puidoux, qui anime la soirée. « C’est vraiment le souhait de la commune de créer du lien entre les habitants et les autorités. Nous avons également beaucoup de chance d’avoir une belle implication de nos employés, ils ne rechignent pas à travailler le week-end » souligne Gérald Vallélian. Le syndic introduit la soirée avec une petite allocution et il est très heureux de voir les gens animer la place. « Nous sommes très contents de vous voir ici, animer cette place. On est aussi très contents du raisin et des vendanges, c’est une très belle occasion de faire la fête. Et maintenant, musique ! », conclut-il.