La valse des pantins
Encore un ! Un extrémiste de plus s’invite au concert des Nations le week-end dernier. Geert Wilders est bien sûr félicité par tous ses pairs, nationalistes, populistes et souverainistes, le Club select des borduriers de l’échiquier politique s’étoffe. Les diplomates des pays qui sont encore tentés par la démocratie saluent discrètement ce nouveau leader, relations économiques obligent.
Quasi simultanément, le flamboyant rédacteur en chef de la Weltwoche, Roger Köppel invite sous prétexte de rencontre journalistique, le premier ministre hongrois Viktor Orban à Zurich pour un meeting qui a tout de la rencontre politique. Le futur ex-conseiller fédéral a nié vouloir créer des liens entre d’autres forces conservatrices européennes et mis en avant l’admiration qu’il porte à cet homme politique. Sans avoir l’air d’y toucher, le député Köppel a mis en scène protocole et drapeaux qui ont donné à cette « masterclass » tous les airs d’une visite officielle, avant de laisser son invité passer comme chat sur braise à une rencontre de courtoisie avec le président Alain Berset et le ministre des affaires étrangères Ignacio Cassis. Coup de maître et coup de force, Roger Köppel et sa Weltwoche ont ainsi pu dicter l’agenda politique à Berne. Chapeau bas !
La rencontre entre les présidents Berset et Macron quelques jours auparavant fait pâle figure. Pourtant la couverture médiatique n’a pas du tout été la même. Devant l’amitié franco-suisse, une Suisse quasi européenne et un menu que les journalistes ne parvenaient pas à définir, les médias nous ont noyés dans un remplissage de non-informations patentes, triviales et sans saveur.
Pas ou peu de matière à lire sur la question Köppel-Orban. Quelques entrefilets ici et là, sans doute ne fallait-il pas donner de l’eau à un moulin (de paroles) qui aurait sans aucun doute pris ombrage de cette médiatisation. Disons cela, mais il me semble que cela mérite une analyse un peu plus poussée de ce nouveau théâtre politique suisse et internationale.