La tête dans le global les pieds dans le local
Le long terme et le court terme vont être les enjeux mis en avant ces prochaines semaines. Les campagnes de votations sont lancées avec l’illusoire confort que tout est joué… grâce à quelques sondages qui ont déjà donné les résultats. Tout semble joué sur les deux sujets de la retraite, mais.
« En Suisse, la dinde voterait pour Noël » disent certaines mauvaises langues. Il est exact qu’en terme de scrutin, le gain immédiat n’a jamais fait recette en Suisse. Le citoyen est par nature méfiant et se demande ce qui se cache derrière cette offre alléchante, il doit y avoir un piège… Dans les faits, l’allongement des vacances à 6 semaines, la réduction du temps de travail ou de l’âge du départ à la retraite, toutes ces initiatives ont été refusées. Pourquoi ?
Cette crainte devant le piège – c’est trop beau pour être vrai ! – est une des caractéristiques nationales.
Le scrutin ne se fera pas le 3 mars, il se fera aussitôt les enveloppes de vote tombées dans la boîte aux lettres, avec comme démarrage : un sondage bien avant. De quoi raidir les positions, aligner les soldats et donner les mots d’ordre. Tout le monde dans les starting blocks !
Par le passé, de nombreuses votations que l’on croyait gagnées par avance – merci les sondages – ont vu le résultat inverse sortir des urnes. Le travail de fond des différents partis se fait dès la réception des enveloppes. Insidieusement, une information chassant l’autre jusqu’à transformer notre entendement en purée le jour de voter.
Bien sûr, et à notre habitude, nous serons plus intelligents trop tard. Ce « long terme » de quelques semaines avant le scrutin est primordial pour changer les opinions. Pourtant, votre intime conviction est déjà faite, alors que déjà vous guettez la fatidique enveloppe.
L’image globale des enjeux apparaitra après le vote. A notre échelle locale, notre opinion est déjà faite. Votons aussitôt, ne laissons pas la dernière minute nous guider vers un vote épidermique ou émotionnel.