La petite histoire des mots
Club
Pour la première fois de son histoire, le Lausanne Hockey Club est en finale des play-off et affronte Zurich pour le titre de champion de Suisse de National League. Le LHC existe sous ce nom depuis sa création en 1922, en un temps où le terme « club », issu de l’anglais, était repris par de nombreuses formations sportives.
Le mot « club » désigne aujourd’hui une association constituée pour aider ses membres à exercer des activités comme le sport, les jeux de cartes ou les voyages, par exemple, ou encore un cercle, souvent privé, où les membres se rencontrent pour leurs loisirs. Il désigne cependant aussi l’objet, sous diverses formes, muni d’un manche qui permet aux golfeurs de frapper la balle. Jadis, il désignait aussi le maillet utilisé par les joueurs de polo pour frapper la balle.
Ces définitions diverses ne sont pas fortuites car à l’origine, en anglais, le mot « clubbe », devenu « club », désignait un gros bâton, un gourdin ou même une massue. Ce terme était apparenté au norrois – la langue des Vikings – « klubba » qui voulait dire « gourdin », ainsi qu’au vieil allemand « klumpo » qui signifiait « bûche », notamment. Mais comment les Anglais sont-ils passés de la définition d’un gourdin à celle d’une amicale réunissant des personnes unies par la pratique d’une même activité ?
Faute de certitudes absolues, les étymologistes anglais ont apporté une explication quelque peu alambiquée. Selon eux, au XVIe siècle, dans certains jeux de cartes, le joueur qui présentait une suite de trèfles pouvait annoncer « clubbe », autrement dit « bâton ». A partir de ce « rassemblement » de trèfles, le terme aurait évolué pour désigner un rassemblement de personnes, par analogie à un « clubbe » de cartes. Une autre explication veut que le sens de « groupe de personnes » est né de celui de « masse », résultant de la comparaison avec la masse d’un gourdin ou d’une massue.
Le fait est que dans la langue de Shakespeare, à partir du milieu du XVIIe siècle, le mot « club » prit son sens actuel. Un siècle plus tard, ce terme fit une apparition timide dans la langue française, pour parler d’une société où l’on s’entretenait de diverses questions et notamment des affaires publiques. Il s’est généralisé au XIXe siècle pour désigner un groupe de personnes réunies autour d’une activité commune.
Concluons par cette citation du grand couturier et styliste Karl Lagerfeld, frappée du sceau du bon sens, mais aussi empreinte d’un zeste d’amertume : « La jeunesse est un club dont tous les membres seront exclus un jour ou l’autre. »