La course d’orientation
Antonio Costa | C’est dans les forêts désertes et les terrains impénétrables, loin de la foule et de l’agitation des stades, que les spécialistes de la course d’orientation se sentent chez eux. Leur univers, c’est la nature, et leurs outils, la carte et la boussole.
La forme traditionnelle de la course d’orientation est une course à pied de type tout terrain mais d’autres formes sont nées au fil des années, notamment à VTT et à ski. Cette discipline trouve son origine en Scandinavie au XIXe siècle en tant qu’exercice militaire. Sous forme de compétition civile, elle apparaît en Norvège en 1897. L’activité gagne en popularité avec l’apparition de boussoles plus fiables à partir de 1930. Le scoutisme popularise la technique sous forme du raid-boussole. Elle devient un phénomène international dans les années 1960, parallèlement au développement des activités de plein air et des prises de conscience environnementales. En 2004, 63 différentes fédérations nationales adhèrent à l’IOF (International Orienteering Federation). La course d’orientation est reconnue sport olympique depuis 1977. Des championnats du monde sont organisés chaque année. Ils comprennent quatre compétitions: sprint, moyenne distance, longue distance et relais. Même si ce sport est dominé par les pays nordiques, la Suisse compte parmi ses orienteurs et orienteuses des sportifs d’élite comme notamment Simone Niggli-Luder, pluri-championne du monde et jamais détrônée.
Carte, boussole et poste de contrôle
Au départ d’une course traditionnelle, le coureur reçoit une carte et la définition des postes. Il doit alors effectuer un circuit dans un ordre imposé et composé de plusieurs postes de contrôle appelés balises. Pour les trouver le plus rapidement possible, il doit suivre une démarche réfléchie, en trois phases: une phase de lecture de carte, une phase de choix d’itinéraire et une phase de réalisation de l’itinéraire. Les postes sont signalés par une balise rouge/orange et blanche. Le concurrent atteste de son passage aux postes de contrôle en poinçonnant la case concernée d’une carte de contrôle ou, depuis la dernière décennie, à l’aide d’un dispositif électronique. Les dispositifs électroniques les plus répandus aujourd’hui se présentent sous la forme d’une plaquette électronique que le concurrent place, lors de son passage au poste, sur un boîtier spécifique. La reconnaissance digitale électronique est aussi utilisée. L’absence de tout trajet préétabli entre les postes de contrôle donne beaucoup de flexibilité dans l’organisation de la course. Chaque poste de contrôle, identifié par un numéro unique, peut servir aux courses de différentes catégories de concurrents, chacune de ces courses ayant son degré de difficulté et sa propre longueur.
En compétition, les postes de contrôle doivent être atteints le plus rapidement possible. La complexité réside dans le choix de l’itinéraire, la distance à parcourir et son degré de difficultés. Le coureur doit aussi gérer sa vitesse; une vitesse de course trop élevée empêche la lecture de carte et diminue la capacité de réflexion, une vitesse de course trop lente fait perdre du temps. La course d’orientation est un sport qui combine la tête et les jambes. Elle permet de jouer avec ses propres limites pour mieux les apprivoiser.
Informations: Club de course
d’orientation Lausanne-Jorat
www.colj.ch