Jours de récolte
Le temps de vendanger est venu. La récolte annonce une qualité digne du travail des vignerons de Lavaux qui ont su la faire progresser à travers les années. La quantité toutefois ne sera pas au rendez-vous. La météo variable, humide et fraiche du printemps qui a vu suivre un été court et de nouvelles précipitations augure d’un millésime 2024 qui ne fera sans doute pas saliver dans les caveaux.
Autre récolte, celle du premier ministre Benyamin Netanyahou qui vendange lui aussi. La frappe chirurgicale et démesurée détruisant six immeubles pour atteindre le patron du Hezbollah Hassan Nasrallah – qui relève plus de la masse d’arme médiévale que du scalpel chirurgical – a fait remonter la popularité de Bibi. Cela ne calme pas pour autant les esprits qui maintiennent la pression au sujet du remaniement du système judiciaire israélien. Son millésime 2024 pourrait devenir un argument de force pour justifier sa pérennité à la tête d’un état, dont la puissance au Moyen-Orient est aujourd’hui renforcée (mais doit toutefois être dégustée avec une dose extrême de ketchup !).
Au niveau national, UBS se retrouve face au Tribunal fédéral ce mardi en lieu et place de Credit Suisse. Continuer la récolte des fruits de CS en intégrant les activités commerciales de l’ancienne banque pose problème… Là aussi, le millésime risque d’être amer, mais le sourire est affiché par la première banque suisse : le miel déjà récolté saura arrondir ce goût.
Plus près de chez nous, les imprimeurs de Bussigny (qui impriment ce journal) ont décidé de débrayer ce lundi face à la fermeture imminente du site par Tamedia. Un autre débrayage est prévu cette semaine. Les récoltes dans le monde de la presse sont, année après année, caractérisées par leur amertume. Seule douceur capable d’accompagner et d’atténuer cette récolte : vous ! Tant que vous, lecteurs, serez présents par vos appels ou messages, nous aimerons notre travail.
Nous sommes aussi bons que notre dernier millésime.