Jean-Louis Chaubert fêté à l’occasion de ses 90 ans
N.By | Jean-Louis Chaubert est né le 13 septembre 1924 à Puidoux. C’est samedi dernier, avec une semaine d’avance, que fut fêté le jubilaire dans la grande salle de Puidoux, en présence d’une soixantaine de personnes, parents et amis, dont le pasteur Bornand, le syndic René Gilliéron accompagné de 4 municipaux et de Marie-Louise Goumaz, représentant le groupe des Patoisants du Jorat au sein duquel Jean-Louis Chaubert a été particulièrement actif. La famille Chaubert avait entièrement organisé cette réception en matière de subsistance. Le vin de fête, un sémillant Chardonne, provenait d’un vigneron membre de la famille, et le repas de midi portait aussi le label Chaubert.
C’est lors de l’apéro servi en prélude au dîner qu’eut lieu la partie officielle. Le syndic a retracé le parcours de vie du jubilaire. Fils d’Hermann et de Laure, maman de 4 garçons, ménagère, boulangère et épicière, Jean-Louis a passé son enfance, son adolescence et ses années de jeunesse dans la maison familiale, la boulangerie Chaubert au centre du village. Ses résultats à l’Ecole primaire à Puidoux, puis primaire-supérieure de Chexbres lui ouvrent les portes de l’Ecole supérieure de commerce à Lausanne dont il obtient certificat d’étude et diplôme en 1942. Pendant ces années de scolarité et d’études, il a participé comme tous les enfants à l’époque à l’activité de l’entreprise familiale: aide au magasin et au fournil, livraison du pain à vélo, travaux au petit domaine agricole paternel, cueillette du raisin et port de la brante aux vendanges. En 1942, il est engagé à la Caisse cantonale vaudoise des Retraites Populaires. Il terminera sa carrière en qualité de directeur adjoint en 1986.
Le 10 septembre 1942, il épouse Odette Lambelet. Le couple emménagera dans une villa dont Jean-Louis était déjà propriétaire. Ils deviennent parents de Jean-Luc et Marie-Claire et chérissent maintenant cinq petits-enfants et deux arrière-petits-enfants.
Jean-Louis a effectué son école de recrues pendant la guerre, puis la mobilisation, les cours de répétition à l’issue desquels il obtient la grade d’appointé. Quand on est Jean-Louis du canton de Vaud, c’est le grade qu’il faut! dit son frère Claude.
Jean-Louis Chaubert assuma des fonctions officielles. Il fut greffe municipal au collège du Village avec un bureau dont les heures d’ouverture étaient variables. C’était un lieu cosmopolite qu’on appelait l’ONU. Il fut encore président du Conseil communal en 1952 et juge de paix du Cercle de St-Saphorin de 1978 à 1994. Officieusement, de nombreuses personnes avaient recours à lui comme conseiller ou écrivain public.
Jean-Louis Chaubert fut hyperactif au sein de maintes sociétés locales sportives et culturelles. Il a réussi à développer un art de vivre ensemble à Puidoux qui est encore actuellement le ciment qui lie les habitants de cette commune étalée sur un si vaste territoire. Le titre de président ou membre d’honneur se mérite, il n’est jamais attribué à la légère; Jean-Louis Chaubert en a collectionné une quantité de la part de sociétés actives encore actuellement à Puidoux ou dans la région. Il en fut souvent premièrement l’un des membres fondateurs, puis se mua en animateur, auteur, compositeur, metteur en scène, telle la jeunesse dès 1942. C’est à lui que l’on doit la célèbre chanson «Sur les bords du lac de Bret» que, ce samedi matin 6 septembre, l’assemblée a entonné avec entrain. Cela ne l’empêchait pas de participer aux compétitions sportives organisées lors des girons. Il a débuté au foot avec les juniors du Lausanne-Sports. Au chapitre de ses exploits, on notera en particulier celui de champion du monde à vélo entre Puidoux-Village et Puidoux-Gare pour attraper le train de Lausanne qui avait la regrettable habitude de partir à l’heure, titre décerné par son frère Claude.
Le pasteur Bornand a délivré le message de l’Eglise. Il a constaté avec sévérité que Jean-Louis Chaubert n’était pas le plus fidèle des paroissiens en matière de suivi des cultes. Cependant, au vu de son comportement et de ses faits et gestes, l’intéressé répond parfaitement aux préceptes bibliques. Dès lors, il fut absout de tout blâme. Cependant, le pasteur se tient à disposition de Jean-Louis pour un culte particulier en la chapelle de Puidoux si ce dernier le désire.
Marie-Louise Goumaz a apporté à Jean-Louis le salut et les vœux de l’Amicale des patoisants de Savigny, Forel et environs dont il fut président de 2003 à 2014. Un message que l’on peut résumer en deux mots: amitié, reconnaissance. Dès l’heure de sa retraite arrivée, Jean-Louis Chaubert s’est investi à fond dans la pratique du patois vaudois au sein d’association cantonale aussi bien que locale. Il a composé un Lexique des mots de notre parler régional issus du patois vaudois ainsi que Les poésies en patois vaudois de Djan-Luvi, disponibles à la Librairie du Midi à Oron-la-Ville ou au domicile de l’auteur, à Puidoux. Tél. 021 946 14 11.
Jean-Louis Chaubert a paru tout remué par les hommages reçus. Il a bien précisé que s’il était encore en si bonne santé, c’est grâce aux bons soins dont son épouse Odette l’a entouré sa vie durant. Claude, qui présidait la manifestation ce jour-là, a aussi dit qu’en s’unissant à Odette, son frère lui avait donné la sœur qu’il n’a pas eue de sa maman. Et pour clore la matinée, Jean-Louis Chaubert a entonné en compagnie de Paul Budry la chanson de Ginette Dubois: Buvons un verre de vin. Ce qui fut fait, bien sûr.