Entre ciel et terre

Gérard Bourquenoud  | Selon l’Académie suisse des sciences naturelles, le recul des glaciers s’est poursuivi massivement durant l’été 2020. La fonte a toutefois été moins conséquente qu’entre 2017 et 2019, mais le déclin a cependant été massif, ce qui a eu pour effet de changer l’image des Alpes.  

Une différence a été constatée entre les glaciers de basse altitude et ceux de haute altitude du Valais, Tessin et Engadine où il est tombé beaucoup de neige au cours de l’hiver 2021-2022. Le glacier de Tsanfleuron (VS) a enregistré une réduction de l’épaisseur de glace d’environ deux mètres. Celui du Rhône a également perdu une grande partie de sa masse de glace. A ce jour, l’ensemble des glaciers de notre pays a diminué de 17%. En 15 ans, 22 km de glace ont disparu, soit 1,5m d’épaisseur sur toute la surface de la Suisse. En 2021, ce sont 1500 millions de m³ de glace qui ont fondu, ce qui nous fait dire qu’un jour le risque de manque d’eau se fera sentir dans notre environnement et sur le plan hydraulique pour la production de l’électricité. Il faudra donc recenser des nappes phréatiques et de nouvelles  sources souterraines. 

Etant donné que c’est dans notre pays que la disparition des glaciers est la plus alarmante, l’Académie suisse des sciences naturelles estime qu’il est urgent de penser à protéger le climat. Il y a 20’000 ans, ce dernier ne faisait l’objet d’aucune réflexion, car la Suisse était entièrement recouverte de glace. 

En 2100, il ne restera probablement que 11 glaciers sur les 1400 actuels. Les enfants qui naissent aujourd’hui ne découvriront que quelques rares glaciers encore tenaces dans les Alpes.