Les glaneuses d’une époque en pays de Vaud

Gérard Bourquenoud | L’origine paysanne de Jean-François Millet, artiste-peintre qui a vécu de 1814 à 1875, a influencé son œuvre tout au long de sa vie par son amour à la terre qui se confirme dans cette composition réaliste et dépouillée que sont « Les Glaneuses », dont l’idée lui est venue semble-t-il lors de son séjour en pays de Vaud. Cette peinture nous semble hors du temps, et pourtant elle représente et demeure un merveilleux exemple de sobriété à l’image de ces paysannes qui, à cette époque, portaient de longues robes et un sac de jute attaché à la ceinture. Ce qui était frappant chez cet artiste, c’est que toutes ses peintures avaient un lien avec la terre, la nature et les gens qui étaient enracinés dans leur métier de paysan. Jean-François Millet était comparé aux peintres de poyas et frontons du canton de Fribourg.

Né à Gréville, près de Cherbourg, de parents cultivateurs, il a étudié le dessin dans cette ville, puis à Paris. Déçu par l’incompréhension de ses professeurs, il est retourné en Normandie d’où il est venu dans notre pays, pour finalement s’installer à nouveau avec sa famille à Paris où sa vie d’artiste-peintre ne fut pas rose. C’est dans sa maison de retraite à la campagne qu’il a peint ses plus belles œuvres comme « Les Glaneuses ». En 1868, l’ensemble de son œuvre, s’est concrétisé par la distinction de membre de l’Ordre de chevalier de la Légion d’honneur.