Hockey sur glace – LHC : grand vainqueur de la saison 2023/2024 ?
Qu’importe le résultat de l’ultime rencontre qui s’est déroulée mardi à la Swiss Life Arena. Gagnant ou perdant de la finale de National league, le Lausanne Hockey Club est le grand vainqueur de cette saison qui s’est achevée avant-hier à Zurich. On vous dit pourquoi !
A l’heure de commencer à écrire ces lignes (ndlr : dimanche 28 avril), nous sommes à un peu plus de 56 heures du coup d’envoi d’un match qui aura peut-être permis au LHC d’entrer dans l’histoire du hockey helvétique en gagnant son premier titre de National league, une année après un exploit similaire réalisé par le frère ennemi du bout du lac : Genève-Servette.
Bien malin qui saurait dire qui de Lausanne et Zurich sera couronné. Mais… Il ne sert à rien de continuer dans cette voie car, lorsque vous, chers lecteurs, lirez ces lignes, les supporters du nouveau champion suisse seront probablement toujours en train de fêter un titre durement acquis par leur équipe favorite. On ne peut qu’espérer que les deux dernières nuits auront été longues dans la capitale de notre canton.
Alors, pourquoi dire que le LHC est le grand vainqueur de la saison 2023/2024 en ne sachant pas encore si Geoff Ward et ses hommes ont bien ramené la coupe à la maison ? Tout simplement parce que le club du président De Preux a su négocier une période de turbulences, pas si lointaine, et qui s’est terminée avec l’éviction de Petr Svoboda, ex-directeur des opérations hockey au LHC et qui se permettait de faire preuve d’ingérence dans tous les domaines de la vie du club. Voici donc, en trois points, les raisons pour lesquels le club de la capitale peut être considéré comme le grand vainqueur.
Point numéro 1, le club a su revenir aux bases des structures et de la hiérarchie que doit avoir un club professionnel, à savoir une direction sportive qui décide de qui est le chef du vestiaire–Geoff Ward–et qui lui laisse la responsabilité de ce qui s’y passe. Ce n’était plus tout le temps le cas ces dernières années et le chef du vestiaire pouvait se voir contredit dans son antre, par… qui vous savez. Maintenant les choses sont extrêmement claires et cela simplifie grandement ce qui se passe sous les casques des joueurs du LHC.
Point numéro 2, John Fust (directeur sportif) a su commencer à épurer l’effectif pour le bien de l’équipe. Ce terme peut être fort, mais, il faut savoir appeler un chat un chat. Sous l’ère Svoboda, les joueurs étaient engagés pour leurs noms. Certes, c’étaient de grosses pointures ou étaient supposés l’être, par ex. Mark Barberio qui avait plus brillé par sa longue suspension qui venait sanctionner une véritable agression sur Garrett Roe que par ce qu’il avait réellement amené sur la glace. Le hic, c’est qu’en achetant des individualités de renom comme on va faire ses emplettes au supermarché, on ne construit pas forcément une équipe, mais on décore une vitrine. C’est beau, c’est bling bling, mais ce n’est pas forcément efficace. En réduisant la voilure tout en effectuant quelques bons transferts, le directoire lausannois a su construire une équipe soudée où tout le monde patine dans le même sens et est prêt à se sacrifier pour l’équipe. Pour preuve le nombre de fois où un joueur lausannois s’est couché devant un puck dans cette finale comparé à ce qu’un Denis Malgin ou d’autres superstars du Z l’ont fait.
Point numéro 3, le LHC a su se réconcilier rapidement avec son public ce qui n’était pas chose gagnée lorsque fleurissaient, dans les travées de la patinoire, des drapeaux demandant le départ de l’ex-directeur des opérations hockey. Certes, les ultras sont restés fidèles à leur slogan « LHC tu ne marcheras jamais seul car ta route sera la nôtre à jamais » mais le ressort était cassé. Or, en prenant les décisions qui s’imposaient le Lausanne Hockey Club a su faire ce qu’il fallait pour regagner l’amour inconditionnel de ses fans, un peu comme lorsque l’on se réconcilie dans un couple après une dispute. Bien évidemment le fait que Lausanne HC ait disputé cette finale aide beaucoup à cela, mais, c’est simple, à l’heure actuelle les fans lausannois sont probablement devenus les meilleurs fans de tout le pays.
La liste pourrait être encore longue, mais, en continuant ainsi, on pourrait passer à côté de l’aspect le plus important, ce qui s’est passé ces dernières semaines à la Vaudoise Arena : cette finale est historique et, gagnants ou perdants (à l’heure d’écrire ces lignes, on espère gagnants) Geoff Ward et ses hommes ont su se montrer largement à la hauteur de l’événement. Bravo Messieurs et à la saison prochaine que l’on espère d’ores et déjà aussi bonne.