Forel – Un budget 2025 dans le rouge, mais plein d’ambitions
Conseil communal du 13 décembre

Comme beaucoup d’autres communes vaudoises, Forel présente un budget 2025 avec un déficit apparent. Avec près de 2,5 millions de francs dans le rouge, la situation pourrait sembler préoccupante. Pourtant, les finances communales se portent plutôt bien. Ce résultat négatif reflète essentiellement les nombreux investissements en cours et à venir, symboles d’un développement actif et d’une vision tournée vers l’avenir.
Le solde financier négatif de 2’431’971 francs est avant tout lié aux efforts d’investissement de la commune. Il illustre une politique axée sur la modernisation et l’amélioration des infrastructures, tout en respectant une gestion équilibrée des ressources. Pour preuve, la marge d’autofinancement de 559’165 francs témoigne de la capacité de Forel à générer des moyens financiers suffisants pour soutenir ses activités courantes. Si le solde de fonctionnement brut affiche un déficit de 97’519 francs, le solde de fonctionnement épuré négatif de 214’019 francs reflète la complexité d’un budget où charges et revenus s’entrelacent avec des impératifs comptables. Malgré cela, la commune s’assure de maintenir des marges suffisantes pour continuer à investir.
Une gestion financière rigoureuse
Les charges de fonctionnement sont maîtrisées, malgré des hausses inévitables liées aux salaires et aux adaptations à l’indice suisse des prix à la consommation (IPC). Les augmentations permettent de garantir une rémunération équitable et de couvrir les charges sociales nécessaires à une gestion efficace des services municipaux.
Dans un contexte d’investissements croissants, la Municipalité s’attache à négocier des conditions avantageuses, en tenant compte des échéances et des besoins futurs, évitant ainsi de compromettre la stabilité budgétaire. Pour preuve, les amortissements, qui s’élèvent à 715’289.70, traduisent une approche prudente en matière d’équité intergénérationnelle : « Chaque projet est amorti sur sa durée de vie, permettant une répartition juste des coûts entre les générations présentes et futures », informe la documentation.
Lors du passage en revue des divers chapitres du budget, les élus forellois apportent un retour sur le quotidien dans la commune. Comme par exemple au sujet de l’achat d’eau : « Je considère qu’il serait possible d’économiser ce compte, notamment en évitant d’arroser le terrain de foot juste après les périodes de pluie », s’offusque Hervé Chapuis. Du côté de l’exécutif, on explique que cela doit être une erreur et ne doit pas réellement arriver.
Les autres thématiques du budget ne soulèvent pas d’importantes interrogations, mais plutôt des demandes de précisions. Ainsi, aucun amendement est déposé et le budget 2025 est accepté à l’unanimité après une heure de séance.
Communications municipales
Après 23 ans de service, Antonio da Rocha prendra sa retraite l’été prochain. La municipalité est donc à la recherche d’un ou d’une employé(e) pour lui succéder au sein de la voirie. Par ailleurs, une étude a été menée pour évaluer l’intérêt d’installer des bornes de recharge sur le parking du groupe scolaire. A cet effet, un formulaire a été transmis aux enseignants du collège. Sur 27 personnes interrogées, 23 ont répondu qu’elles n’étaient pas intéressées par ces installations, que ce soit à moyen ou à long terme.
Accidents de la circulation en hausse
« Je me fais du souci pour la sécurité au centre du village. Cette année, nous avons vécu deux accidents graves sur les passages pour piétons. Ne pourrions-nous pas améliorer la visibilité de ces traversées avant qu’un événement encore plus dramatique ne survienne », s’interroge Hervé Chapuis. Pour rappel, le 22 juin dernier, une femme de 40 ans a été percutée par un automobiliste qui avait pris la fuite. Si le conducteur a finalement été identifié, la victime, grièvement blessée, a dû passer plusieurs mois en convalescence. « J’ai rencontré le mari de cette dame hier. Il m’a dit qu’elle était récemment rentrée à la maison », témoigne Bernard Perret. « Tant mieux », ajoute le syndic avec soulagement, tout en précisant, d’après les informations de la gendarmerie, que la victime avait traversé le passage piéton en courant.
De son côté, Marianne Manini élargit la réflexion à d’autres zones de la commune : « Le problème ne se limite pas au centre. Nos trottoirs sont trop étroits et la route, en ligne droite, accentue le sentiment d’insécurité. De nombreux citoyens se plaignent du trafic qui passe très près des piétons. Lorsque je vais chercher ma fille à l’école, je redoute le trajet à pied entre le collège et mon domicile. »
Dans les rangs de la Municipalité, on reconnaît que ces problématiques sont bien identifiées et qu’elles font l’objet de réflexions depuis plusieurs années. « Nous savons que les trottoirs sont exigus. Il y a une dizaine d’années, la création d’un contournement pour détourner le trafic venant des Tavernes, à la hauteur de la décharge en Albin, avait été examiné », rappelle Bernard Perret. Le syndic souligne toutefois la complexité d’une réflexion de la route qui traverse la commune, où se mêlent droit privé et droit public : « Réaliser une reconfiguration complète de la route principale est une entreprise de longue haleine, et rien n’est garanti d’avance. Convaincre les propriétaires fonciers de céder une partie de leurs parcelles n’est pas une tâche aisée. Mais nous restons conscients de l’importance de cette problématique et continuerons à travailler sur des solutions adaptées. »