Forel honore son doyen pour son 95e anniversaire
Né le 9 février 1929 à Livourne en Toscane, Claudio Cantini a vécu son enfance en Italie. Il suit une formation dans une école d’agronomie de 1944 à 1947.
Refusant d’accomplir son service militaire, il s’engage en 1952 – 1953 dans le Service civil international qui organise des travaux en Calabre. Après cela, il entre clandestinement en Suisse et, dès 1954, il suit l’école pour infirmiers psychiatriques et obtient le diplôme de la Société suisse de psychiatrie en 1957.
Citoyen helvétique depuis 1967, il évolue dans sa carrière professionnelle jusqu’à devenir infirmier chef d’unité à l’hôpital psychiatrique de Cery à Prilly.
Très engagé dans une activité syndicale, passionné d’histoire contemporaine, il a consacré beaucoup de son temps libre à l’analyse des activités politiques d’extrême droite de la Suisse des années trente, il s’est intéressé à tous les évènements politiques contemporains et aux problèmes sociaux qui ont marqué notre époque. Il a signé de nombreuses publications.
Il a toujours préféré être appelé Claude plutôt que Claudio et c’est ainsi que tous ses écrits sont signés Claude Cantini.
Outre son engagement au Syndicat des services publics (VPOD/SSP), il est membre de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), de l’Association vaudoise de la libre pensée, de SOS racisme, il se sent proche d’organisations libertaires et de 1957 à 1960 il est, avec Carlo Frigerio et Pietro Ferrua, rédacteur responsable de la partie italienne de la revue périodique mensuelle Le Réveil anarchiste – Il Risveglio anarchico. En marge de sa carrière professionnelle, il se consacre à la recherche en histoire contemporaine, étudiant tout particulièrement les mouvements de gauche et d’extrême droite et il leur consacre de nombreuses publications.
A remarquer deux ouvrages traitant de sa profession : « Répression et psychiatrie ou un siècle de travail à l’hôpital de Cery » en 1972 et « Souvenirs d’un ancien infirmier » à Cery de 1954 à 1989, publié en 1997.
Soucieux de la conservation des ses écrits comme bien culturel, il a procédé à plusieurs donations aux Archives cantonales vaudoises où elles sont consultables librement.
C’est à l’occasion d’un entretien direct avec le directeur des Archives cantonales vaudoises, Gilbert Coutaz, que Claude Cantini a confirmé son souhait de leur donner l’ensemble de ses dossiers de recherches. En raison de l’importance des thèmes, dont plusieurs n’ont pas débouché sur une publication, il a été décidé de la constitution d’un fonds Claude Cantini. Une première donation a été effectuée le 29 janvier 1996, directement par les soins de Claude Cantini. Elle a été suivie par 15 autres entre 1996 et 2009.
Marié le 3 juillet 1954 à Elsbeth Eggenberger, une Saint-Galloise née en 1925 à Gotthaus en Turgovie, ils quittent Lausanne en 1970 et viennent s’installer avec leurs deux enfants à La Chercotte à Forel où il a fait construire une villa.
Aussitôt arrivé à Forel, avec la curiosité naturelle qui l’anime, il s’intéresse aux choses et aux gens qui l’entourent, il étudie l’histoire de sa commune et commence à écrire dans le journal communal « Vivre à Forel ». Ce sont 83 numéros sortis depuis 1987 jusqu’en décembre dernier auxquels il a collaboré. Dans bon nombre d’entre eux, il a publié une chronique intitulée « Miettes d’histoire ».
Il a même fait le tour de toutes les fermes de Forel, ce qui lui a permis d’en découvrir les habitants et de trinquer autour d’un bon verre de vin.
Il a aussi collaboré avec le journal Le Courrier de Lavaux-Oron-Jorat, entre le 21 janvier et le 18 juin 2016 avec 21 publications sur le thème d’un voyage dans le temps à travers les villages, paroisses et communes qui ont formé le district de Lavaux tel qu’il est à l’heure actuelle.
Est-il possible d’avoir encore des loisirs en dehors de ces très nombreux écrits ?
Et bien oui, en étant baliseur pour les sentiers du tourisme pédestre ! Vraiment infatigable !
Pour fêter son doyen, la commune de Forel-Lavaux représentée par Roseline Chapalay, municipale, accompagnée de Michèle Pidoux, secrétaire municipale, s’est rendue à l’EMS Les Pergolas à Chexbres pour lui offrir un cadeau bien mérité.