Le FC Vignoble IB termine 2^e de la 3^e ligue à l’issue de ce premier tour. Après avoir manqué les finales l’an dernier pour 4 points, les hommes de Jules Marche sont en bonne position pour y accéder. Retour sur cette équipe et son premier tour avec son entraîneur.

Texte et photos Jérôme Marendaz | Après deux promotions en 4 ans, les Culliérans visent désormais la 2^e ligue. Comment cette équipe a-t-elle émergé il y a 5 ans ?

« Quand les gens nous voient, ils veulent tous savoir qui on est, et nous on leur dit nous on est des potes etc. » Le cri de guerre de cette équipe donne déjà une idée de leur identité. Jules Marche raconte que tout a réellement commencé un été après une sortie en paddle avec trois futurs coéquipiers : David Parra, Fabien Spina et Suvagathan Raveenthiran. A la fin de cette journée, ils ont contacté des amis et lancé le projet d’équipe. Ils souhaitaient initialement créer une équipe à Lutry, où la majorité des joueurs habitent et jouaient déjà. Malheureusement, à l’époque, le club comptait déjà trois équipes actives ainsi que des juniors A, les obligeant à chercher ailleurs. Finalement, ils ont trouvé le FC Vignoble et ont créé une nouvelle équipe de copains. Comme chaque nouvelle équipe, ils ont commencé en 5^e ligue et ont été promus en 4^e dès la première année. Ils ont ensuite passé deux ans en 4^e ligue, ratant la promotion la première année après des finales manquées. Cette année, ils entament leur 2^e année en 3^e ligue et espèrent bien monter en 2^e ligue.

Premier tour réussi

Les coéquipiers de David Parra peuvent être satisfaits : ils sont, tout comme le FC Savigny-Forel, vice-champions d’automne. Ils sont à égalité de points avec deux autres équipes, le FC Azzurri-Lausanne et le FC Epalinges, mais l’équipe de Jules Marche a été plus fair-play que les deux autres. Elle est actuellement la deuxième équipe la plus fair-play de toute la 3^e ligue vaudoise, derrière le FC Savigny-Forel. Cependant, les rouges et blancs ont terminé le tour sur une défaite 3-2 contre le
FC Azzurri-Lausanne.

Interview de Jules Marche entraineur du FC Vignoble

Nous avons interviewé Jules Marche, l’entraîneur de cette équipe à l’issue de
ce premier tour. Il nous raconte sa vision du tour et de ces dernières années.

Qu’as-tu pensé de ce premier tour ? Quel bilan en tires-tu ?

« C’est un bilan positif : nous sommes en lice pour jouer les finales et monter en 2^e ligue. Nous terminons
2^e ex æquo avec Epalinges et Azzurri, mais grâce au fair-play, nous sommes deuxièmes. Ce qui est dommage, c’est que nous avons perdu des points « bêtes » contre des équipes comme le FC Malley et Puidoux Chexbres. Nous nous sentons prêts pour attaquer ce second tour avec moins de vacanciers. J’en profite pour remercier Prilly, Romanel, Saint-Légier et Lutry, qui nous ont prêté leurs terrains pour nous entraîner. Nous avons quelques
soucis avec les terrains à Vignoble. »

L’an dernier, vous échouez aux portes des finales, derrière Saint-Légier et Lausanne-Nord. Etiez-vous déçus ?

« L’an dernier, l’objectif était le top 4. Il ne faut pas oublier que nous étions néo-promus, donc le bilan était positif. Tout s’est joué au dernier match contre Saint-Légier. Ensuite, nous nous sommes rapidement tournés vers la nouvelle saison. Nous avons cherché quelques renforts : Simon Brasey, Lohan Rossinelli et Alberto Kehl de Pully, ainsi
qu’Exhaucé Lavanchy et Félix Duc de Lutry. »

Tu es passé de joueur à entraîneur cette saison. Pourquoi ce changement ?

« En effet, j’ai commencé par jouer des matches, mais avec le retour des vacanciers, j’ai confiance en mes gars. Je trouve qu’il est mieux, pour progresser, de séparer les rôles d’entraîneur et de joueur. Si besoin, je dépannerai, mais j’éprouve plus de plaisir en tant que coach. »

Comment expliques-tu votre succès, avec deux promotions en quatre saisons ?

« La solidarité et l’amitié. Nous avons créé une équipe de potes, et cela a donné une
aventure incroyable. Le fait de créer notre équipe, d’ajouter des amis au fil des années
et de les faire adhérer au projet contribue à notre succès. »

Un derby Vignoble-Lutry, comment le préparez-vous ?

« Le discours est bien évidemment différent (il sourit). Nous avons 18 joueurs qui ont joué à Lutry, donc l’énergie est différente, indescriptible et unique. Mais il n’y a pas de rancœur, nous nous sentons comme chez nous sur ce terrain, dans les vestiaires. »

A 26 ans, tu es à la tête d’une équipe de 3^e ligue.
Est-ce difficile de se faire entendre ?

« Non, j’ai un bon rapport. Ce sont des potes, mais il y a du respect. Le but est avant tout de prendre du plaisir, même si je dois parfois me limiter. Ne pas donner trop de consignes, ne pas tout corriger. Je fais également partie du staff suisse des moins de 18 ans, j’ai fait l’impasse sur des trêves pour rester avec l’équipe. Je dois me contenir car c’est une équipe de potes. »

Arrives-tu tout de même à faire progresser les joueurs ?

« Oui, je vois des progrès dans les mouvements tactiques et lors des entraînements spécifiques. Par moments, les joueurs travaillent des compétences en fonction de leur poste »

Vous avez déjà remporté deux fois le prix du fair-play, l’an dernier et en 4^e ligue.
Est-ce un objectif ?

« La première fois que nous l’avons reçu, nous ne savions pas vraiment ce que c’était (il sourit), mais non, l’objectif est d’être le plus fair-play possible. Ce qui nous a aidés, c’est que nous sommes respectueux, et à l’époque, nous étions peut-être trop gentils sur le terrain. Maintenant, nous avons de l’agressivité positive, mais nous restons justes et respectueux. La preuve en est que nous n’avons reçu qu’un carton rouge en quatre ans, et c’était moi (il rit). C’était lors des finales de promotion : j’étais fatigué, j’avais passé la journée à « Graines de foot », avec mes juniors. »