Football – Le FC Vignoble II est lui aussi promu… en troisième ligue !
Décidément, le monde du ballon rond se porte plutôt bien dans notre région. Après Pully qui a été promu en première ligue, il est l’heure de s’intéresser à une autre promotion, celle de la seconde garniture du FC Vignoble.
Ce sujet pourrait commencer par : « Il était une fois… » tant l’histoire de la promotion de la II du FC Vignoble ressemble à une de ces aventures sportives improbables, qui fait sourire, suscite des émotions et fait s’embarquer bon nombre de « supporters ».
Cette histoire c’est celle d’une bande de jeunes. Des potes qui se sont connus à Lutry et qui se connaissent depuis l’école de foot. Des copains qui avaient envie de jouer ensemble et qui n’ont pas hésité à aller frapper à la porte du FC Vignoble afin de savoir si le club était d’accord que ces jeunes jouent sous les couleurs du FCV.
Cette histoire c’est aussi celle d’un président de club, Nicolas Blanc, qui a accueilli ces jeunes, les bras ouverts au sein de son club, croyant à leur projet de monter une équipe de copains qui pourrait être aussi performante. Un président que l’entraîneur de la II, Jules Marche, tient à remercier particulièrement pour la confiance accordée.
Une attaque percutante durant tout le championnat
Cette équipe de copains dispute son premier match, il y a trois saisons. Rapidement il apparaît que cette catégorie de jeu ne convient pas aux anciens de l’école de foot de Lutry qui sont promus en quatrième ligue. Une première saison (2021/2022) en quatrième ligue qui aurait pu être la seule des hommes de l’entraîneur-joueur Jules Marche puisqu’il s’en est fallu de peu que la II du FCV accède à la troisième ligue. Ce n’était que chose remise pour la saison 2022/2023 que les rouges et blancs ont terminé invaincus. « Pour ce championnat, nous nous sommes bien renforcés. Cette année, nous avons quelque peu survolé le championnat en ayant gagné tous nos matches, sauf deux matches nuls. La saison s’est vraiment bien passée. Nous avons pris beaucoup de plaisir et avons marqué beaucoup de buts (126 pour 20 matches) ».
Il est rapidement apparu que la II du FCV serait bien positionnée pour les finales
En 2021/2022, la bande de potes du FCV avait échoué à se hisser en 3e ligue. Il était donc presque logique que l’objectif 2022/2023 serait d’accéder à l’échelon supérieur. Rapidement, Jules Marche s’est rendu compte que le plan serait jouable. « Lorsque, au premier tour, nous nous sommes imposés contre nos trois concurrents directs, j’ai su que l’on pourrait arriver aux finales dans une position de favoris. Ensuite, on sait très bien que les finales c’est quelque chose de compliqué et que cela se joue sur trois matches. Cela se joue beaucoup dans la tête. Il faut arriver en forme pour les finales, pas se blesser. Il faut être solides sur trois matches ».
La promotion ? Due à l’esprit d’équipe, au soutien de l’entourage et à une bonne préparation, mais pas que…
Pour Jules Marche et ses joueurs-copains, la semaine de finale a été un peu hors norme. Au niveau de l’ambiance d’abord. « Les finales, c’est vraiment un super moment durant lequel on ne pense qu’au foot. Du côté de notre entourage, il y avait une ambiance exceptionnelle. Ils étaient tous réunis autour du terrain. Tous ? Ce sont nos proches, nos amis, nos familles qui nous suivent depuis que l’on a 6 ans et qui se connaissent depuis toutes ces années. Les voir réunis et plein d’émotions positives, c’était extraordinaire. Les Ruvines étaient remplies ».
Du point de vue sportif, Jules Marche et ses hommes peuvent se féliciter d’avoir eu un départ canon. Une première victoire écrasante 8 à 1 face aux favoris du groupe le FC Bex. De quoi soigner un goal-average ô combien important dans ce mini championnat que constituent les finales d’ascension. Une large victoire donc avant deux matches nuls (ndlr. tous deux sur le score de 1-1). Le premier à Yvorne. « En nous déplaçant à Yvorne, nous avons eu un moment de stress lorsque nous avons compris que nous ne repartirions pas de chez eux avec la victoire, malgré une domination de notre part ». Le deuxième match nul (ndlr. le dernier des finales) opposait Vignoble II à Prangins Sports. Que le goal-average et le score fleuve contre Bex ont joué une importance cruciale dans ces finales, c’est peu dire. Vignoble, Prangins et Yvorne ont terminé à égalité de points et c’est donc grâce à la différence de buts que Jules Marche et ses joueurs évolueront en troisième ligue la saison prochaine.
L’arme secrète du FCV II pour les finales ? L’arrosage et la taille de la pelouse aux ciseaux made in Jules Marche !
Chaque période de finale est toujours spéciale et amène son lot d’anecdotes. Elles peuvent être quant à la manière de fêter le titre. Du côté de Ruvines, les anecdotes sont plutôt au sujet de la préparation. « Avec les gars, nous étions tellement concernés par l’enjeu et l’envie de monter était tellement grande que l’on venait même jusqu’à minuit ici aux Ruvines pour enclencher l’arrosage manuel, avant que l’arrosage automatique ne prenne le relais la nuit, afin que le terrain soit bien vert et que l’on puisse poser notre jeu comme il le fallait ». Jules Marche n’a pas fait que dans l’arrosage pour préparer ces finales. De l’aveu de l’entraîneur-joueur, il s’est retrouvé au stade un après-midi avec une paire de ciseaux. « Je voulais couper l’herbe aux pieds des poteaux car la tondeuse automatique ne coupe pas aussi près. Cela m’a pris une heure. J’ai aussi enlevé toutes les mauvaises herbes qu’il y avait dans les tribunes pour que les supporters soient mieux assis. Lorsque j’ai dit cela à mes potes, ils m’ont pris pour un fou ».
La tactique arrosage-taille de pelouse aussi étonnante soit-elle a porté ses fruits. « Le premier but que l’on marque contre Bex, c’est justement durant la première minute de jeu. Sur un dégagement, on met la pression sur un défenseur adverse. Vu que l’on avait bien arrosé le terrain, la balle fusait et le gardien s’est troué. Le ballon est passé à ras du poteau (rires) ».
On vous laisse bien évidemment imaginer ce qu’a ressenti à ce moment-là Jules Marche, sourire jusqu’aux oreilles, lorsqu’il a réalisé que ses efforts, ciseaux à la main, n’avaient pas été vains.