Solidarité internationale
Enfin le Grand Soir !
En solidarité avec nos voisins français qui font crânement circuler la flamme olympique de Paris 2024 d’un côté à l’autre de l’hexagone, la jeunesse lausannoise s’est enfin réveillée samedi soir dernier. Sublime élan de solidarité !
Ces jeunes qu’on peine à qualifier ainsi, tant ces adolescents prépubères sont pour certains à peine teenagers, ont néanmoins réussi à mettre le feu au Flon (à défaut de mettre le feu au lac). A grands coups de savate dans les vitrines d’un quartier qu’ils chérissent pourtant, ils n’auront réussi qu’à faire la Une des médias à défaut d’avoir pu récupérer une paire de Nike. Innocents, ils le sont au sens premier du terme si l’on considère leurs propos : « C’est à cause de la France ! » … On hésite à prolonger les questions de peur d’embarrasser ces tendres chérubins.
Des propos entendus, de part et d’autre de la frontière, rejettent la faute sur une éducation laxiste et non stigmatisante produite par ces boomers post soixante-huitards qui auraient failli au devoir d’éducation de leur progéniture. Ces enfants rois, qui n’ont jamais reçu ni claque ni fessée, ne seraient que ces enfants sauvages, nés bons mais que la société corrompt. Boomer moi-même, cela fait plus de 20 ans que j’entends ces propos, comprenne qui peut.
Ce Grand Soir, qui promet le Matin-Nouveau-qui-doit-suivre, et qui créerait une société plus juste et plus harmonieuse, ne viendra ni des jeunes français, ni des gamins lausannois, pas plus de l’éducation que d’une Internationale de casseurs. Ce qui est certain est la reproduction de violences accompagnée de cette totale naïveté des acteurs devant leurs actes gratuits. Le sens des responsabilités s’est effacé devant la pulsion et l’immédiateté de la récompense. De « la religion est l’opium du peuple », nous sommes passés au culte de l’endorphine et de l’adrénaline. Le plaisir immédiat est notre nouveau guide, et pour cela la solidarité est internationale.