Exposition – Eugène Burnand loin de chez lui
Dès le 13 avril 2024, le Musée consacré au peintre moudonnois vous emmène dans le midi en Camargue avec un crochet par Assise et par la Palestine. Et il vous offre en prime un voyage à Plateforme 10.
Justin Favrod | Tout en revisitant son exposition permanente, le Musée Eugène Burnand, de Moudon, présente en 2024 un accrochage provisoire centré sur le Midi, plus précisément sur la Camargue, à l’autre bout du Rhône. Le peintre de la lumière relève le défi de reproduire l’éclat du soleil de et du Midi. Les liens d’Eugène Burnand avec le Sud sont d’abord familiaux grâce à une ancêtre huguenote, Madame Johannot, établie dans la région au XVIIIe siècle. A l’âge de 23 ans, le peintre vaudois réalise son premier succès, Les ânes dans le Midi. Dès lors, il passe des étés à Montpellier où s’est établi un de ses frères, banquier, qu’il aime particulièrement. L’artiste représente surtout la vie pastorale, rude et libre. Il se lie d’amitié avec le poète provençal Frédéric Mistral et illustre l’édition de 1883 de son poème épique Mireille. Eugène Burnand entretient également des liens avec le Nîmois Alphonse Daudet et réalise plusieurs dessins pour accompagner ses contes. L’Eugène Burnand qui pendule au gré des saisons entre Vulliens et Paris est bien connu. Plus discret, le pan de sa vie méridionale mérite davantage d’éclairage, c’est l’ambition de l’exposition 2024.
Parallèlement, les salles permanentes du musée ont été réorganisées avec deux apports qui constituent un écho au titre Eugène Burnand, loin de chez lui. Un mur est voué à des dessins originaux que l’institution a récemment fait restaurer, ils représentent des épisodes de la vie de saint François d’Assise racontés dans Les Fioretti. Un saint qui a manifestement fasciné le très protestant Eugène Burnand. Le peintre moudonnois avait une autre obsession: représenter le vrai visage du Christ. Un panneau montre ses tâtonnements et ses recherches pour saisir l’essence d’une physionomie divine. Cette thématique constitue également un petit clin d’œil à l’institution sœur, le Musée du Vieux-Moudon qui se penche cette année notamment sur les portraits et les selfies.
Dernière nouveauté: une visite au Musée Burnand constitue en 2024 un sésame pour les trois musées cantonaux de Plateforme 10: un billet d’entrée au Musée Burnand devient une entrée gratuite valable le même jour pour le Musée cantonal des Beaux-Arts (MCBA, le mudac et photo Elysée). L’occasion d’admirer deux toiles emblématiques d’Eugène Burnand exposées à Lausanne, au MCBA, Le Taureau dans les Alpes et La Prière sacerdotale.