EF23 – Les priorités des partis vaudois
Certaines thématiques d’une actualité brûlante sont communes à l’ensemble des couleurs politiques. C’est le cas de la défense du climat, de la production de l’énergie et de l’immigration.
Une différence notable dans la thématique climatique réside dans la mise en œuvre des mesures nécessaires à limiter le réchauffement respectant l’accord de Paris de 2015 visant à ne pas dépasser les 1,5°C.
Du côté de la production d’une énergie décarbonée, les tendances politiques ne sont pas en accord sur les priorités et leur production. Les uns prônant le nucléaire quand, de l’autre côté de l’échiquier, l’accent est mis sur le solaire ou l’éolien.
La problématique de l’immigration, mise en avant par l’UDC initialement, puis reprise par le PLR, se répand doucement à l’ensemble de l’échiquier politique.
L’Union démocratique du Centre (UDC)
Le président du parti conservateur, Marco Chiesa, interrogé par la Matinale de La Première fin août, dévoile son objectif de reconquête de 100’000 électeurs supplémentaires et annonce les points forts de sa campagne. Pour maintenir une Suisse indépendante, neutre et sûre, il mise sur une gestion d’une immigration de compétences plutôt que de masse. L’UDC prône une limite de la population suisse à 10 millions. La sécurité de l’approvisionnement énergétique est une priorité. Le nucléaire est mis en avant face à une énergie solaire trop problématique. La gestion des accords institutionnels avec L’Union européenne est importante mais « la Suisse ne doit pas devenir une colonie de l’UE ».
Le Parti Socialiste (PS)
Le co-président du PS, Cédric Wermuth, interrogé à la Matinale, qualifie la crise sociale actuelle de structurelle plutôt que conjoncturelle et critique une politique fédérale trop à droite qui manque de gestion et oublie la population. Le parti est en perte de vitesse constante dans l’électorat. Une perte de 6 points depuis 2003, les socialistes ont pour objectif de « faire mieux » avec une approche collective plutôt qu’individuelle et une politique de service public pour des crèches abordables, une justice sociale et la création d’un fond climatique.
Le Centre (ex PDC/PBD)
Son président, Gerhard Pfister, doyen des présidents de partis, déplore une polarisation du monde politique et se présente comme champion de la classe moyenne. Les thématiques mise en avant sont le pouvoir d’achat, la fiscalité des couples mariés et le frein aux coûts de santé. Le Centre, stabilisé depuis la fusion PDC/PBD, se profile comme rassembleur et formeur de majorités par le consensus naturel pour un parti qui se situe au milieu de l’échiquier.
Le Parti Libéral Radical (PLR)
Le libéralisme économique, la sécurité énergétique et la garantie des retraites sont au centre de la priorité d’un parti qui se reconnaît dans le camp bourgeois. Prônant une assurance maladie à deux classes, Philippe Nantermod, vice-président du parti, prône la liberté de choix des assurés. En matière d’immigration, il se rapproche de l’UDC avec une politique « sévère mais juste » mettant en avant le besoin de main-d’œuvre qualifiée.
Les Verts Libéraux (Verts Lib’)
Michel Matter, vice-président du parti, espère atteindre les 10 % au soir du 22 octobre et souhaite une entrée des Verts Lib’ au Conseil fédéral. « Amener l’économie vers l’écologie » est une priorité pour ce parti centriste qui se veut proche des PME et très concerné par la cause environnementale. Les partenariats publics-privés doivent être renforcés et aller dans le sens d’une économie plus durable, lié au potentiel d’une « finance verte » prometteuse. Pro Union européenne, il prône la sécurité de l’approvisionnement et la sortie des énergies fossiles.
Les Vert•e•s
Balthasar Glättli, président, note la progression de près de 50 % du nombre d’inscrits au parti, et souhaite incarner le tournant climatique tant au niveau financier, qu’énergétique et agricole. « Agir pour gagner des majorités au parlement », Les Vert•e•s soutiennent la création d’énergies renouvelables et la protection de la biodiversité, prônent la sobriété énergétique et la durabilité de l’économie. Sensible à la protection du climat, il préconise une action dans la modération.
Le Parti Ouvrier Populaire (POP)
Crédité de 1,4 % en 2019, le POP puise ses racines dans un socialisme issu des mouvements communistes et a pour objectif de défendre les intérêts des travailleurs. Il se positionne à gauche de la gauche et cherche un apparentement général avec la gauche pour ces élections.
Anaïs Timofte, co-présidente du parti, se profile comme la candidate du pouvoir d’achat, de l’égalité et de l’écologie et prône le maintien de la Suisse hors de l’Union européenne et de l’OTAN. Selon elle, l’Assemblée fédérale n’est pas représentative de la population suisse, car les parlementaires défendent des intérêts ultraminoritaires. Le POP souhaite le blocage des prix des denrées de base, la fusion du 1er et 2e pilier du système de retraite et la gratuité des transports publics. Ce dernier point représente une solution à la crise climatique qui est une priorité pour le parti. Les taxes incitatives ne sont pas une solution, pas plus que ne le sont les véhicules électriques dont le bilan carbone est loin d’être neutre.