Drame et stupéfaction
Entrée en gare du train virtuel de l’autocratie. A chaque station a été déposé le monarque qui convient accompagné de sa suite de dignitaires. Elu, comme il se doit en démocratie par un peuple souverain, il règne unilatéralement sur une géographie toute relative. Monarque sans partage, il ne considère que ses pairs. Serait-ce la naissance de l’Autocracy Club Service ?
Mon choc et mon ironie – mon drame et ma stupéfaction – viennent bien évidemment du raz de marée qui a porté Donald J. Trump, un individu au passé et au présent plus que douteux, à la tête d’une nation dont le pouvoir mondial est indéniable et les tentacules omniprésentes et inquiétantes.
Ce retour au temps des hommes-nation et aux seigneurs iconiques menace un monde que l’on croyait définitivement installé après les guerres mondiales du siècle dernier, celui de la démocratie.
Or la démocratie n’est pas celle que l’on croit. La Grèce est bien son berceau, mais la démocratie athénienne n’est en rien celle en laquelle nous croirions encore ; dirigée par un groupe de citoyens exclusivement masculin, les femmes n’avaient aucune voix au chapitre et l’esclavage était d’un usage commun et respecté.
La démocratie actuelle a certes bien évolué, mais cela n’empêche pas qu’elle plie dangereusement entre le wokisme, la défense extrême des minorités, et la recherche désespérée d’un guide éclairé et fascisant… Un monde qui penche dangereusement vers une solution de démocratie monarchique, si je peux me permettre cet oxymore.
J’avais naïvement pensé que nous, citoyens, étions suffisamment matures pour prendre en main la chose publique et la destinée d’une nation. Il s’avère que non. Bien à l’inverse, nous nous retrouvons à donner le gouvernail à un seul, pour peu qu’il garantisse le prix à la pompe.
Que de chemin l’humanité à encore à parcourir…