Démarrage du « Plan climat » doté de 25 millions de francs
Assemblée générale de printemps du Groupement forestier Broye-Jorat à Corcelles-le-Jorat
GIL. COLLIARD | Jeudi 19 mai, les représentants du législatif des communes membres de la Coopérative bois-énergie Jorat-Broye, à 19h et du Groupement forestier Broye-Jorat, dès 19h45, ont participé aux assemblées générales de printemps qui se tenaient à la salle de la Châtelaine, à Corcelles-le-Jorat.
Le bois a le vent en poupe
Marc Rod, garde forestier responsable de la Coopérative bois-énergie Jorat-Broye, ayant pour but de valoriser le bois-énergie en tant que produit renouvelable et local releva la croissance de la demande « 2021 a été une année particulière, nous avons dû faire une course au bois, il en manquait partout. Les stocks en forêt étaient rares, ce qui a eu comme effet positif de stimuler les prix à la hausse. De nouvelles installations de chauffage à plaquettes ont vu le jour dans nos communes. Nous sommes passés, en 2012, de 4300 m3 de plaquettes sèches vendues à 7200 m3 en 2021. Cette tendance va perdurer avec la mise en service des chauffages des collèges d’Oron et de Carrouge ainsi qu’un important projet à Moudon. Les coupes de bois régies par le plan de gestion cantonal qui ne nous permettent pas de couper plus que prévu. Comme ce phénomène se retrouve chez nos voisins, la carte à jouer se situe dans les forêts privées ».
Des véhicules au logo du Groupement forestier sillonneront les forêts
Egalement ouverte par Daniel Henry, président, de l’AG des deux entités, la séance du Groupement forestier a débuté par l’adoption de comptes 2021 à l’unanimité ainsi que l’achat de trois véhicules pour la somme de Fr. 90’000.- pour les gardes forestiers, Marc Rod, triage du Jorat, Didier Gétaz, triage de la Haute Broye et Mathurin Pidoux, triage de Moudon, qui forment une équipe équilibrée et stable. « Ces véhicules, portant le logo du Groupement seront plus facilement identifiables par la population » souligna Daniel Ruch. Justifiant une augmentation du temps de travail, sans incidence sur les comptes communaux, Daniel Sonnay, président du comité rappela que les gardes, effectuant des travaux annexes pour le canton, sont la courroie de transmission entre les deux entités. Dans son rapport, il releva la créativité de ces derniers qui ont, entre autres, créé le site internet, effectuent des activités en collaboration avec les écoles et ont travaillé à l’organisation de la Fête de la Forêt.
De nombreux défis s’annoncent pour le futur. Ils s’avèrent difficiles mais restent passionnants
Le rapport des gardes forestiers rappela que la somme des trois triages représente 1796 ha de forêts publiques et 639 ha de forêts privées. La météo fraîche et humide de 2021 a été favorable à l’écosystème forestier qui a pu récupérer après trois années de sécheresse. Le bostryche a presque été supprimé, mais ce climat humide a vu une recrudescence des frênes atteints de chalarose, nécessitant des tournées d’inspection et des coupes de sécurisation aux abords des routes. Les rideaux boisés en bordure de cours d’eau sont mis à mal par cette maladie qui fait dépérir les frênes, mais également par le castor largement établi dans notre région. Il faudra trouver un équilibre par la révision du « plan castor ».
Démarrage du « plan climat » et pénurie de personnel dans les postes de terrain
Damien Jordan, inspecteur des forêts du 5e arrondissement, apporta des informations sur le concept global de dessertes, avec le constat que des routes se trouvent à fleur ou sur des zones de protection des eaux, nécessitant une étude plus approfondie. Il rappela l’obligation de suivre des cours pour toute personne travaillant en forêt, à l’exception des propriétaires, selon la révision de la loi sur la forêt entrée en vigueur au 1er janvier 2017. Enfin, il informa que le délai de péremption de 30 ans ne s’applique pas aux constructions illégales hors zone à bâtir, selon un arrêt du Tribunal fédéral du 28 avril 2021. Jean Rosset, inspecteur cantonal annonça le démarrage du « Plan climat » doté de 25 millions de francs pour l’adaptation des forêts, « nous devons recruter des collègues pour les 10 ans à venir et préparer les mécanismes de subventions ». Légère augmentation financière aussi pour les tâches publiques pour les quatre prochaines années au vu du travail supplémentaire dû à l’accroissement de la population et des enjeux. Il est prévu également de demander au Grand Conseil un financement pour élaborer une stratégie d’accueil en forêt. « Nous avons constaté qu’avec la période de la pandémie, nous devons mieux organiser cet accueil, au risque d’être dépassés ». Une réflexion est en cours pour mettre en place un outil facilitant l’exploitation des bois de construction et énergie dans les forêts privées, au vu de la demande croissante. Enfin, il releva le manque de personnel dans les postes de terrain « Au niveau des bûcherons et des gardes forestiers, nous sommes à la limite du dramatique. Nous devons mettre en place une stratégie pour relancer ces professions, augmenter les postes d’apprentissages, avoir des pôles de formation. Là, nous n’avons pas un problème financier, mais il est clairement question d’absorber les défis du futur avec une force de travail ».
C’est par une sympathique agape organisée par la commune hôte que les débats se sont terminés. Citons en conclusion la dernière phrase du rapport des gardes « A nous de relever les enjeux afin que nos merveilleuses forêts de la Broye et du Jorat restent belles, ceci même si elles vont quelque peu changer par rapport à ce que nous connaissons ».
Site du Groupement forestier Broye-Jorat : gfbj@bluewin.ch