Cully – Un alerte nonagénaire, passionné de locomotives et de fusées

Le 19 avril dernier, Georges Wenger a fêté ses 90 printemps. Quelques semaines plus tard, l’Hôpital de Lavaux, dont il est le pensionnaire depuis quelques années, a organisé une belle fête, en présence des autres résidents de l’établissement et des autorités de la région, pour célébrer cet anniversaire. L’allègre nonagénaire, qui habita longtemps Cully avec son épouse, aujourd’hui disparue, fut comblé de fleurs et de cadeaux. Un rare moment d’émotions ! La semaine dernière, ce fut à notre tour d’aller à sa rencontre pour lui adresser nos vœux et l’entendre partager avec nous quelques précieux souvenirs.
Fils d’un employé des douanes, Georges Wenger a vécu une enfance un peu nomade. « Lorsque j’étais petit, nous avons successivement habité à Nyon, à Morgins, en Valais, ou encore à La Chaux-de-Fonds… Il fallait bien suivre mon papa », nous a-t-il raconté, ajoutant aussitôt : « Je me souviens d’un soir, à Nyon, quand mon papa nous appelé sur la terrasse, pour voir de loin les lueurs d’un gros incendie, du côté de Lausanne. C’était la gare de Renens qui avait été bombardée. »
Le bombardement par erreur de la gare de triage de Renens, par des avions anglais dont les équipages étaient désorientés, a eu lieu le 12 juin 1940. Le petit Georges avait 5 ans. Mais l’image est restée gravée dans sa mémoire.
Jeune adulte, Georges est devenu ingénieur en génie civil, mais… « Je n’ai pas aimé le génie civil. Depuis toujours, moi j’aimais les locomotives. Alors j’ai complété ma formation pour devenir ingénieur en mécanique. Et puis j’ai appris à conduire des locomotives pour former les futurs mécaniciens des CFF. J’ai beaucoup aimé ce travail. »
Mais ce n’est pas tout ! Georges nous a confié être aussi fasciné par l’astronautique et la conquête spatiale : « Je me suis depuis toujours intéressé aux fusées. J’ai même écrit sur le sujet. » Aujourd’hui encore, il confesse avoir été ébahi par les performances du lanceur Saturn V de la NASA qui a permis, à la fin des année 60 et au début des années 70, à une douzaine d’astronautes américains de fouler le sol de la Lune. Il est intarissable sur le sujet…
Impossible de rapporter ici tout ce que nous a dit ce papa de deux grands enfants, quatre fois grand-père. Ce vieux monsieur attachant se plait-il dans son actuel lieu de séjour où il continue à s’informer et à se distraire par la lecture et l’image ? « Bien sûr ! Ici on prend soin de moins comme en famille… ».