Covid Blues
Les implications du virus commencent à se faire sentir. Sans toutefois céder à la panique, nous constatons une épidémie d’annulations d’événements. Ces manifestations qui rythmaient notre vie, années après années, laissent un vide difficile à combler. Plus moyen d’aller voir un spectacle ou un concert pour oublier la morosité ambiante. C’est peut-être ça qui est le plus compliqué à vivre. Le Cully Jazz a joué jusqu’à la dernière note ses chances de passer à travers les gouttes, mais a finalement dû se résoudre à renoncer pour la première fois à être l’ouverture de la saison des festivals. Le chef-lieu sera inhabituellement calme et bluesy en ce début d’année… De nombreuses fanfares qui préparaient leurs soirées annuelles renoncent, elles aussi, à mettre en danger leurs plus fidèles admirateurs. Des compagnies de théâtre annulent leurs représentations même si le chiffre de plus de mille spectateurs n’aurait jamais été atteint. La prise de conscience de la progression inexorable de l’épidémie à pris corps et ce n’est pas sans tristesse que la Suisse abandonne ces quelques moments de bonheur promis contre une potentielle sécurité. Les mesures prises dans le calme et en amont de la perte de contrôle semblent être les bonnes si l’on compare la situation avec celle d’autres pays. Impopulaires, elles ont toutefois offert le temps nécessaire à la prise de conscience de chacun face à un possible déferlement incontrôlable. Rien à faire, nous ne pouvons que nous résigner à laisser le temps faire son office. C’est l’occasion de cultiver notre vie intérieure à défaut de fêter l’arrivée des beaux jours.