Courrier des lecteurs
Françoise Heimann, Palézieux | Faisant suite aux explications de M. Didier Getaz, garde forestier de la région de Oron, concernant l’abattage des arbres infectés par le bostryche, j’aimerais apporter des informations sur cette grave atteinte aux épicéas :
Dans les forêts de notre région les épicéas représentent le 40% des arbres.
L’insecte bostryche typographe existe depuis toujours dans les forêts, les arbres sains sont aptes à éliminer ces ravageurs, avec l’aide précieuse des oiseaux diurnes et nocturnes, des chauves-souris, des acariens, des coléoptères, des mouches, des guêpes, des parasites qui se délectent de ses larves. Actuellement, beaucoup de ces aides sont en grande diminution ou sont en voie d’extinction. Il est de plus en plus rare d’entendre le geai, le pic, même le coucou!
Oui le réchauffement de la planète accentue ce ravage, mais la crise de la biodiversité est la principale cause de l’invasion du bostryche.
La forêt vit sous un stress énorme et cela depuis longtemps, cela fait deux ans que les épicéas produisent une grande quantité de pives, signe du stress des arbres pour protéger leur espèce
L’Homme a créé des monocultures pour des raisons économiques. Le résultat est négatif pour l’équilibre de la nature.
Les arbres ont besoin de plusieurs décennies pour grandir. Alors que sera l’image des forêts après tous ces abattages nécessaires, ils nous restent à imaginer les futures forêts
Même en replantant d’autres espèces, quel sera le visage de notre planète dans 100 ans ?
Lors des promenades en forêts, levez le nez, regardez ces grands épicéas qui font peur à voir, les écorces d’où les écailles se soulèvent, se fendent puis éclatent, la sève qui s’écoule le long des troncs, il semble que la forêt gémit.
Ce ne sont pas que les épicéas qui sont malades, les frênes, les hêtres et d’autres espèces le sont aussi. Les forêts vont mal, beaucoup de plantes ont disparu, et les ronces envahissent les terrains défrichés.
Les champignons sont en nette diminution, or les champignons vivent en symbiose avec les arbres participent à l’échange de la sève brute à la sève élaborée, et collaborent à la communication entre les arbres, en somme c’est l’internet de la forêt.
Il est très probable que l’accès à certains chemins forestiers ne sera plus autorisé, le danger des chutes d’arbres va devenir important.
N’oublions pas que la forêt n’a pas besoin de l’Humain pour survivre, mais l’Humain a besoin de la forêt pour vivre.
Restons humble devant toutes ces forêts qui contribuent à nous donner la vie: L’AIR que nous respirons, et soignons la biodiversité pour leur venir en aide.