Couleurs brésiliennes au Cadratin
Thomas Cramatte | L’atelier typographique basé à Sottens ouvre sa nouvelle exposition. Enseignant et guitariste de renommée, José Barrense-Dias est connu pour sa musique teintée de poésie. Dans le courant des années soixante, le Brésilien originaire du petit village d’Angico, rejoint l’Italie à l’occasion d’une tournée européenne. Connaissant un vif succès avec leur groupe, les trois musiciens poursuivent leur aventure en Suisse. Lors d’un concert à Lausanne, José Barrense-Dias rencontre Pierrette et c’est le coup de foudre, les deux jeunes ne se quitteront plus. Entre tableaux et guitares, nous les avons rencontrés au Cadratin le samedi 12 juin à l’occasion du vernissage de
l’artiste de 88 ans.
L’exposition de José Barrense-Dias est à voir jusqu’au samedi 31 juillet, du mercredi au samedi de 10h à 16h
Plus d’information sur info@lecadratin.ch
Le Courrier : On vous connaît dans le monde entier pour vos prestations à la guitare. Vous avez notamment pris part à des événements musicaux comme le Montreux Jazz Festival ou le Paléo Festival. Pourquoi avoir laissé un peu de côté votre guitare pour empoigner vos pinceaux ?
José Barrense-Dias : A l’âge de deux ou trois ans, un guitariste était venu jouer de la musique pour ma mère. Pour moi, c’était un magicien. La guitare est mon premier coup de foudre, même si j’étais déjà attiré par tout ce qui se rapporte au monde du spectacle. Plus tard, je rêvais d’aller en ville pour contempler les couleurs propres au Brésil. Les gens se vêtissent essentiellement avec des couleurs là-bas, les maisons sont des œuvres à part entière. Pour moi, c’est déjà de la peinture. Cet art fait ainsi intégralement partie de ma vie.
Depuis combien de temps peignez-vous ?
Depuis presque toujours (rire). Pendant longtemps, j’avais peur que la peinture soit en concurrence avec ma guitare et qu’elle détrône la musique. J’ai donc décidé de garder la peinture pour moi. Mais maintenant, je me sens bien avec ces deux arts.
Cette exposition véhicule-t-elle un message ?
Mes peintures racontent la vie, c’est la raison pour laquelle cette exposition n’a pas de réelle fin. On y retrouve le commencement de l’existence avec des toiles aux
couleurs vertes, puis cela continue dans des tons bleus et doux. La vie, c’est une belle chanson d’amour.
Vous avez fait le choix de fixer aux murs plusieurs guitares, peintes avec
des formes et des couleurs rappelant quelque peu les œuvres de Picasso.
A-t-il été une influence pour vous ?
(Rire) J’admire le travail de Pablo Picasso. Je lis énormément de livres traitant du peintre espagnol. Lorsqu’il dessine deux traits au crayon noir, cela est déjà empli d’émotion. Mais je n’ai pas son trait (rire), je préfère la joie de vivre qu’apportent
la guitare et les couleurs, c’est pour cette raison que je peins directement sur cet
instrument avec plusieurs teintes.
Pourquoi avoir choisi Le Cadratin pour cette exposition ?
J’ai découvert ce lieu magnifique grâce à un couple d’amis journalistes. Il y a quelque temps, un hommage au dessinateur de presse Raymond Burki a eu lieu ici. Nous étions des amis proches et lors de cette exposition en sa mémoire, je suis tombé sous le charme de cet endroit et de ces anciennes machines d’imprimerie.