Coronavirus : maintenant et demain
Jean-François Rolaz, municipal, Puidoux | Oui nous sommes dans une situation difficile. Le risque sanitaire a été expliqué en long et en large par les autorités et les milieux médicaux. Même si nous ne connaissons pas tout de ce virus, nous connaissons plus ou moins les bons gestes à avoir. Ce qui est le plus difficile à gérer, c’est bien la transmission de cette maladie par des personnes infectées qui ne présentent pas ou pas encore de symptômes (un voisin, un ami, une personne qui vient nous aider, son enfant…). Et c’est là le plus grand paradoxe de ce mal qui peut être apporté par un être qui vous est cher ou qui vous veut du bien.
Alors comment faire ? Acheter 40 kg de pâtes et 200 rouleaux de papier de toilette puis s’enfermer dans sa maison ?
C’est là que doivent intervenir le bon sens, la prise de responsabilité et l’acceptation du risque. Le bon sens, c’est de respecter les consignes données par les autorités: rester le plus possible à la maison sauf pour les besoins vitaux. La prise de responsabilité, c’est de respecter les normes d’hygiène très strictes lorsqu’on doit sortir ou aider une personne. L’acceptation du risque, c’est admettre que le risque zéro n’existe pas.Travailler dans le milieu médical, aider une personne à risque, garder les enfants du personnel engagé, travailler dans la chaîne des produits indispensables, c’est un risque et ces personnes doivent être aidées et remerciées. Mais des risques, on en prend tous les jours, pour se rendre au travail, sur un chantier, en vacances. C’est bien là le but du message: accepter le risque tout en apportant de l’aide aux personnes qui en ont besoin. C’est probablement là qu’on peut mesurer la valeur humaine et la grandeur d’une société.
Et après ce virus ?
J’ai été frappé par l’extrême vivacité de la nature en ce premier jour de printemps. Certes les conditions météorologiques ont été exceptionnelles mais ce qui m’a le plus impressionné, c’est la force du vivant qui contrastait avec le calme imposé par les restrictions de déplacement. Cette crise majeure nous montre à quel point notre planète est forte et qu’on doit pouvoir y vivre encore longtemps. Souvenons-nous de la provenance de nos produits alimentaires de base, de nos services publiques, de notre responsabilité personnelle sur nos activités, de la solidarité qui existe. Notre société a un urgent besoin de solidarité au sens large du terme. La vie en communauté est une richesse inestimable mais fragile. Nous vivons dans une démocratie qui est perfectible mais qui fonctionne. Le politique devra tirer les enseignements de cette crise majeur non pas uniquement pour acheter plus de masque et de gels hydroalcooliques, mais pour remettre un peu de poids dans la balance du côté des professions citées plus haut. Nous tous devrons également réfléchir à chacun de nos gestes, à placer la vie en communauté au centre de nos préoccupations et à comprendre que le plus beau risque que nous avons tous pris, c’est de vivre. Prenez soins de vous et des autres.