Comme une envie d’envahir la Pologne…
Même si comparaison historique n’est pas raison, certains aspects du programme du Rassemblement National français font froid dans le dos. En tant que voisin, je me donne le droit à la délation qui, s’il fallait le rappeler, fut (?) un sport national en Helvétie chérie…
A l’aube du premier tour des législatives françaises de ce dimanche 30 juin, j’entends bien l’impasse politique et l’envie d’autre chose. « On n’a jamais essayé… ! » en est l’argument phare, répété à l’envi. La gauche et la droite traditionnelle inexistantes, l’ultra-gauche ou l’extrême droite sont devenus fréquentables. Action directe ou la bande à Baader auraient de nos jours droits de cité. Les médias de rentabilité en feraient leurs choux gras en monopolisant notre temps de cerveau disponible. C’est d’ailleurs déjà le cas.
J’entends aussi une certaine radicalité décomplexée dans nos contrées. Le vent souffle d’ouest, dit-on, en omettant qu’il amène généralement le mauvais temps. Nos populistes locaux manquent généralement d’inspiration propre et surfent volontiers sur les peurs européennes (tout en désavouant la source…). Tous ces milliards de cohésion ! Toutes ces charges d’aide aux réfugiés ! Le coût des prisons surpeuplées ! Ces questions que nombre de dictateurs passés avaient résolues de main de maitre… avant de tomber sous les fourches caudines du droit à la vie, des droits humains. Des valeurs acquises, pensait-on, mais il va falloir à nouveau se battre.
La pari de Macron est osé mais révèle malgré tout un espoir inhérent à l’humanité. Face à un choix simpliste d’autorité providentielle qui résoudrait tous nos maux en réduisant nos libertés, aurons-nous deux neurones qui dialoguent ou céderons-nous cette furieuse envie d’envahir la Pologne ?
Face à la peste brune qui nous pourrit, je termine sur une sagesse d’un théâtreux inspiré : La peste c’est de Camus, mais la grippe, est-ce Pagnol ?… de quoi redonner au moins le sourire.
Arvid Ellefsplass, Rédacteur en chef