Chexbres – Raymonde Ogay, une vraie vaudoise fête ses 90 ans
Ce fut un bonheur de vous côtoyer et joyeux anniversaire pour ce mercredi 19 mai
Pierre Dominique Scheder, chronicœur de Chexbres | Quand on rentre dans l’appartement des Ogay aux Curtilles à Chexbres, le chien Balto à l’allure british nous accueille tout en quémandant des caresses. Raymonde se tient debout, droite comme un i. Le grand âge ne l’a pas courbée. On s’assied autour de la table ronde du salon elle, sa fille Irène et moi. « Alors… qu’est-ce qu’on raconte ? » Elle est née à Epesses. Ses parents étaient vignerons, des Fonjallaz. Elle fit ses écoles à Epesses et à Cully. Elle a une sœur, Alice. Elle rencontra Georges Ogay au bal des vendanges à la grande salle d’Epesses. Il était horticulteur à Pully. Il lui conta fleurettes et les deux tourtereaux se marièrent. Raymonde avait 24 ans. Le couple s’installa à Pully et y resta 15 ans. Puis retour à Epesses pour s’occuper du domaine familial, plus celui de l’Hôpital des Bourgeois de Fribourg, sis à Riex, et cela jusqu’à la retraite, soit durant 25 ans. C’est Martin Haab qui reprit le domaine par la suite. Des tableaux de Thentorey égayent le mur qui a des oreilles. Un silence. Et la conversation reprend. Le couple eut trois enfants, Irène, ici présente, fleuriste de métier. Pierre, vigneron, reprit le domaine de la maman. Philippe, quant à lui, a « mal tourné ». Il est Docteur en chimie. Va-t-il faire du vin en éprouvette ? Votre serviteur le salue en tant que Docteur Honoris Causette de l’Académie d’Ouchy. Et c’est alors une ribambelle de petits et arrière-petits-enfants. L’un d’eux s’est installé au Mexique. Mes hôtes m’offrent tout de go une bière de ce pays. A la retraite, le couple vient à Chexbres. Raymonde s’occupe en soignant les personnes âgées afin qu’elles puissent rester à domicile le plus longtemps possible. Une activité proposée par l’Association des paysannes vaudoises. Elle se distrait parfois en faisant des mots fléchés. Elle marche tous les jours à travers les vignes. Elle écoutait la pièce policière du lundi à Radio Sottens. Le suspense l’empêchait de s’endormir. Raymonde est une vraie vaudoise pure souche et de vieille date. On parle des Fonjallaz dès 1552. Ils sont venus en Suisse lors de la révocation de l’Edit de Nantes, comme d’ailleurs les ancêtres du syndic Jean-Michel Conne, un petit cousin. Raymonde n’a pas souffert du confinement. « On avait l’habitude d’être ensemble autour d’une grande tablée. Aux vendanges, il y avait plus de trente convives ».Et, surprise la visite se termina en chanson quand Raymonde alla chercher son carnet de chants du chœur mixte d’Epesses. « Le petit vin blanc », « La bohème », « Le petit village » de Jacques Dalcroze, A la claire fontaine, « Les trois cloches »de Gilles, et, cerise sur le gâteau, « Les chemins de la mer » d’Emile Gardaz. Il y a des maisons où la chanson s’invite ! Gardez longtemps cette mesure enchantée, chère Raymonde Ogay. Ce fut un bonheur de vous côtoyer. Merci et joyeux anniversaire.