Chantal Chollon : une certaine image du rink-hockey
Sportive accomplie, Chantal Chollon est désormais passée derrière le télé-objectif. Ses sujets de prédilection, la photo animalière, le street art et… le rink-hockey, comme les lecteurs du Courrier ont pu s’en rendre compte depuis quelques mois.
Par Pado
En Suisse, elle est sans doute celle qui saisit le mieux l’incroyable dynamique de ce sport et les émotions qu’il génère.
Le sport, Chantal Chollon, a toujours eu ça dans le sang. L’athlétisme tout d’abord, avec deux titres de championne vaudoise et romande juniors au javelot. 25 ans de basket, avec le Lausanne-Sports (championne suisse juniors). Puis la promotion en Ligue A avec Romanel Basket, enfin deux titres de vice-championne suisse.
A 32 ans, alors qu’elle joue encore au basket, cette habitante d’Epalinges commence le rink-hockey à Pully.
« Je viens d’une famille de rink-hockeyeurs » explique-t-elle. Jean-Luc, mon mari, mais également nos deux enfants, Joëlle et Johann, ainsi leur cousin, de même que leur grand-père et leur grand-oncle, ont tous fait du rink-hockey, et plutôt à un bon niveau. Joëlle a même joué en Espagne ! C’est que la famille Chollon est originaire de Coutras, petite commune de Gironde, à 60 km de Bordeaux, siège d’un des clubs de rink-hockey les plus capés de France. Bon sang ne saurait mentir.
Alors, quand une poignée de copines se met en tête de créer une équipe féminine à Pully lors du 40e anniversaire du club, Chantal est forcément dans le coup. « Au basket, je pouvais presque jouer les yeux fermés avec mes coéquipières, se rappelle-t-elle. En rink, ce sera une autre paire de manches. Apprendre les freinages canadiens à cet âge-là, il faut être motivée. Heureusement, j’avais le sens du jeu et un bon shoot. » Chantal sera même meilleure buteuse lors de la deuxième saison d’une équipe qui, au total, remportera deux coupes suisses et trois titres nationaux. Cette formation féminine sera malheureusement dissoute quelques années plus tard, faute de relève.
Au sein du club, notre joueuse va aussi s’impliquer longtemps et dépanner souvent à différents postes. Coach-entraîneur de la première équipe en 2003-2004, entraîneur juniors de 2004 à 2009, membre du comité de 2004 à 2017, responsable des commandes de matériel à ce jour encore. Si ce n’est pas du dévouement… « Mais j’ai eu de belles récompenses : nos déplacements en Espagne avec les juniors, les titres avec l’équipe féminine, notre tournoi gagné à Blagnac, en France, et certains des juniors que j’ai entraînés qui jouent aujourd’hui en
première équipe et en Ligue A. »
A côté du sport, Mme Chollon pratique la photo. Même en amateur, elle a toujours son appareil photo avec elle. Elle devient la photographe attitrée du Pully RHC. C’est à elle que l’on doit les alignées d’albums qui jalonnent la vie du club et la galerie photos du site internet. Mais le vrai déclic va survenir en 2016. Elle raconte : « Cette année-là, Pully organise le championnat d’Europe des U20. Le président du CO me demande de m’occuper des photos. Après un bref moment de panique, je me suis inscrite à un cours de photographie et acheté un nouvel appareil (Canon 7D Mark2) et un objectif d’occasion. C’est que ce n’est pas facile de faire de la photo en intérieur, dans une salle de gym ! »
Au cours de cette aventure européenne, Chantal emmagasine son comptant d’expérience et fais la connaissance du britannique Gordon Morrisson qui est au rink-hockey ce que Cartier-Bresson est au photojournalisme : une référence. Mais notre photographe pulliérane aura aussi son petit moment de gloire en voyant un de ses tirages publiés dans la presse sportive de la péninsule. Un cliché incroyable il est vrai où l’on voit un joueur portugais marquer un goal contre le frère-ennemi espagnol alors qu’il est à l’horizontale à un mètre du sol !
« C’est ce que j’aime, poursuit Chantal Chollon, saisir l’instant, le geste technique. Le rink-hockey avec ses nouvelles règles importées du basket, sa défense en homme à homme, ses shoots toutes les 45 secondes, est devenu extrêmement spectaculaire. Et puis, il y a les expressions sur les visages. Cette saison, j’ai été servie avec un Pully RHC qui jouait pour la gagne et des joueurs ainsi qu’un public qui ont laissé libre cours à leurs émotions ».
Mais qu’on ne s’y trompe pas, les photos de matches publiées dans Le Courrier, sur les réseaux sociaux et le site du club, représentent 4 à 5 heures de boulot chaque fois. « Je finis souvent à 2 heures du matin, conclut notre interlocutrice.» L’ordinateur a remplacé la chambre noire, mais le boulot est resté.