Françoise Corset, Bénévole à la bibliothèque publique du Jorat | Depuis 27 ans qu’elle est dans un couvent en Bourgogne, Abigaëlle garde précieusement la boîte dans laquelle se trouve la dernière allumette, celle que son frère Gabriel lui a mise dans la main il y a longtemps. Mais avec son QI de 153, elle est envahie d’idées, de sentiments, d’émotions, de souvenirs impossibles à organiser. Cette arborescence dans sa tête l’angoisse et la questionne.

Qui est mort ? pourquoi suis-je là ? Comment éliminer ce danger qui rôde ? Et ce sentiment diffus qu’en brûlant la dernière allumette, tout s’éclairera.

Sur son tatouage, Gabriel a gravé « 3 sur 4 ». Souvenir des violences de son enfance et rappel de ce terrible risque de reproduire ce qu’il a vécu. Frère protecteur et compagnon aimant de Zoé, Gabriel titube sur la corde raide. De quel côté basculera-t-il ?

Construit avec finesse, le récit nous emmène dans une découverte de personnages attachants dans le milieu effrayant des violences domestiques.

Qui voit ce qui se passe ? Qui entend ? Qui intervient ? Si l’enfant appelle à l’aide, est-ce que quelqu’un répond ? Peut-on se sentir en sécurité quelque part (je cite l’auteur) « quand on a passé son enfance à être terrifié par ceux qui auraient dû nous protéger ? »

Le thème est dur, oui. La réalité l’est trop souvent aussi ! mais quel talent pour nous tenir en haleine plus de 300 pages et s’attacher tellement à ces personnages qu’il est difficile de les abandonner !

Marie Vareille, La dernière allumette

Edition Charleston, 2024