Bourg-en-Lavaux – Mise des vins des domaines de la commune
Texte et photos Justine Brand | Au troisième coup de canon, ce vendredi 23 février, amateurs, vignerons, encaveurs, sociétés locales, communes et autres professionnels du milieu vinicole, se sont retrouvés à la salle Davel pour la 13e mise aux enchères des vins de la commune de Bourg-en-Lavaux.
Un millésime 2023 réjouissant
Jean-René Gaillard, municipal en charge des Domaines viticoles, de la vinification et de la commercialisation des vins, se réjouit de ce nouveau millésime. « A l’instar du 2022, nous aurons un beau millésime 2023. Ce sera un millésime solaire, grâce au printemps humide et aux belles journées en juin-juillet-août ». Toutefois, la chaleur du mois de juillet a donné quelques sueurs froides, « le raisin a été échaudé, comme s’il avait eu un coup de soleil. Cela a ralenti la véraison et nous avons eu des vendanges précoces. Toutefois, avec le Chasselas entre 75-83 degrés Oechsle et les rouges entre 93-98, on peut dire que la vendange est de qualité » explique Jean-René Gaillard.
Avant le début de la mise, le public avait la possibilité de déguster les tonneaux mis en vente. Jean-René Gaillard se réjouit de ce moment de convivialité avec les futurs miseurs, il sourit « le vin amène le partage et les échanges ».
Un mécanisme bien rôdé
Avant le début la mise, Jean-René Gaillard prend la parole pour remercier Mélanie Weber et Gaël Cantoro, vignerons-encaveurs pour les vins des domaines de la commune ainsi que Les Frères Dubois, en charge de la vinification, « maillons essentiels pour la gestion du domaine communal ». En effet, si les vins des domaines de la commune sont primés à Terravin ou au mondial du Chasselas, c’est grâce au travail accompli durant l’année. Il réitère la volonté de la commune de privilégier les marchés courts, de se montrer novatrice, en faisant des essais dans son vignoble, et de prendre le virage de la transition écologique en limitant les intrants.
Durant un peu plus d’une heure, Pascal J. Kramer, commissaire-priseur, fait défiler les 80 lots répartis sur les trois appellations pour un total de 40’765 litres (Villette : 17’740 litres, Epesses : 17’160 litres et Calamin : 5865 litres). On sent dans la salle que les participants sont des habitués et que, malgré la concentration, il y a quelques discussions entre les lots.
Finalement tous les lots ont trouvé preneurs, la mise se termine sous les applaudissements et les miseurs sont invités à venir signer le procès-verbal de la mise.
Ouvert aux amateurs
Souvent les miseurs présents sont des professionnels et ils reviennent chaque année, mais parfois il y a quelques amateurs qui sont aussi intéressés par les vins de la commune.
C’est le cas d’Elise Pasquier, seule femme qui a misé ce jour-là. « Je travaille au Cully Jazz en tant que responsable administration, chaque année on vient voir, sans jamais miser et cette année on a décidé de se lancer. On voulait avoir un vin à offrir à nos partenaires » explique-t-elle.
Même objectif pour la société TopConcept, représentée par un habitant du village. « C’est la deuxième fois que l’on mise. Le vin est excellent et pour nous c’est important d’avoir un produit local, du coup on ne prévoit pas tellement de budget. C’est toujours sympa d’avoir un vin d’entreprise à déguster et à offrir ! ».
Une mise aux enchères en adéquation avec le marché
Jean-Pierre Haenni, syndic de la commune de Bourg-en-Lavaux, a le sourire : « tous les lots ont trouvé preneur, donc notre but premier est atteint. Cela nous permettra d’équilibrer les comptes d’exploitation des 13,5 hectares du vignoble communal ». Pour la commune, il est important de faire connaître ses vins, sans faire concurrence aux vignerons du district. « Jean-René nous soumet un prix, qui correspond au marché. Ensuite nous mettons à disposition des lots qui permettent déjà de faire 300 bouteilles. Nous ne voulons pas faire concurrence, mais nous devons aussi équilibrer nos comptes ».
Pour Jean-René Gaillard, la vente du jour montre l’état actuel du marché : « avec l’inflation, les crises économiques et tout ce qu’il se passe dans le monde, la consommation dans la grande distribution et l’HORECA (hôtellerie, restaurants, cafetiers) a subi une baisse. Pour cette mise nous avons aussi proposé de plus petits lots pour stimuler le marché ».
Le résultat est donc assez réjouissant pour les autorités avec un résultat des ventes d’un peu plus de Fr. 300’000.-. Réparti avec un prix moyen par appellation : Villette Fr. 6.46 / Epesses Fr. 7.14 et Calamin Fr. 10.72, pour un delta moyen de
Fr. 7.38.
La mise aux enchères de la récolte 2023 se termine avec un verre de l’amitié et le rendez-vous est déjà fixé le vendredi 28 février 2025 pour la récolte 2024.