Balle au centre
Un splendide et puissant tir incurvé vers la droite. Le ballon est dévié par le poteau gauche du portier britannique Jordan Pickford. Le corner de Xherdan Shakiri aurait pu faire la différence ce samedi passé…
La métaphore sportive illustre à merveille deux élections aux retentissements majeurs. Des scrutins dont les résultats confirment un ras-le-bol sévère de deux nations que l’Histoire opposait et qui, par le hasard de calendriers électoraux se retrouvent réunis, la France et l’Angleterre, les mangeurs de grenouille et la perfide Albion.
Chez nos voisins, la course semblait gagnée d’avance pour cette droite populiste confortée par les élections européennes. De manière surprenante, le gardien de la Constitution qu’est le président botte en touche avec la dissolution de l’Assemblée nationale. Balle au centre.
Premier tour effrayant où le mécontentement des Français est on ne peut plus clair. La menace est réelle, notre voisin français va-t-il basculer lui aussi et rejoindre le camp de nations totalitaires qui prolifèrent autour de nous ?
Dimanche, le citoyen a pris le rôle de gardien, défenseur de la démocratie, en bottant l’auto désirée majorité populiste dans les urnes. Au final, c’est un partage au tiers – si je peux me permettre cette grossière approximation – et une Assemblée nationale non binaire qui en ressort. Aux vaines et habituelles batailles pour ou contre, succède une position médiane, une triangulaire multiple pour laquelle le système même de la 5e République n’est pas conçu…
Les commissions et les négociations préalables qui aboutissent au consensus et à des demi-mesures sont une habitude politique dans notre pays, gardien d’un système fédéral. A ménager le Bernois et le Vaudois, puis le Jurassien, la Suisse s’est payée une douce stabilité mais ne minorisons pas l’influence de nos voisins chez nous, les Napoléon ne sont jamais très loin.