Au cœur des rénovations des tunnels de Chauderon et de Criblette
Travaux à Bourg-en-Lavaux
Les travaux sur l’A9 exaspèrent automobilistes et riverains. Entre fermeture de l’autoroute et nuisance sonore en pleine nuit, le chantier n’en finit pas à la hauteur de Grandvaux. Pourtant, le plus dur est derrière. Explications.
L’axe est l’un des plus importants du pays. Pour l’Office fédéral des routes (OFROU), il n’est pas question de fermer ce tronçon à la circulation, du moins pas en journée. Et pour cause, cette portion de l’A9 compte 60’000 véhicules quotidiens, 22 ponts, quatre tunnels et de nombreux virages. A la hauteur de Grandvaux, les quatre tubes qui constituent le tunnel de Chauderon et de Criblette sont en chantier depuis ce printemps.
Inaugurés dans les années 1970, ces deux ouvrages nécessitaient d’être renforcés et sécurisés. Le soir et durant la nuit, la circulation est rabattue sur une seule voie pour permettre aux tunneliers de travailler. Bien que le chantier ait pris trois semaines de retard, les engins de chantier quitteront les lieux comme prévu avant la fin de cette année et ne reviendront pas avant 2026.
Portails anti-bruit
La commune de Bourg-en-Lavaux a exigé que le maximum soit entrepris pour réduire l’impact sur les habitations voisines. En mars dernier, lors d’une des deux séances d’informations organisées par la Municipalité et l’OFROU, on y apprenait que des portails anti-bruit seraient installés aux entrées des tubes durant la nuit, quand les travaux seront le plus bruyant. « Nous avons insisté pour obtenir ces portes », rappelle Jean-Christophe Schwaab, municipal responsable des infrastructures et de la mobilité. Sur le papier, tout fonctionne dans le meilleur des mondes, sauf qu’en réalité, ces « barrières anti-bruit » ne sont d’aucune utilité si elles restent ouvertes. Il y a un mois, un riverain était monté au créneau et s’était plaint auprès de l’OFROU. Soutenu par la Municipalité de Bourg-en-Lavaux, ce dernier avait constaté que la porte ouest du tunnel de Chauderon restait systématiquement ouverte. Equipé d’un sonomètre, il avait mesuré 109 décibels.
Aujourd’hui, l’étape la plus bruyante semble derrière. C’est du moins ce qu’explique Frédéric Rondeau, chargé de projet à l’OFROU : « Depuis ce printemps, les ouvriers s’affairaient toutes les nuits pour consolider les voûtes des tunnels à grand renfort d’ancrages. Il s’agissait de l’opération la plus bruyante avec l’hydrodémolition », rassure le responsable. Pour le seul tube côté montagne du tunnel de Chauderon, il aura fallu 2100 ancrages d’une longueur de quatre mètres. « Nous avons installé trois sismographes pour mesurer les vibrations aux alentours ».
Exécutif attentif
Pour Jean Christophe Schwaab, le chantier doit rester dans les clous en matière de limites sonores : « Nous gardons un œil ouvert sur les opérations pour éviter qu’un épisode comme celui du mois d’août ne se réitère ». Pour le municipal en charge des infrastructures et de la mobilité, il n’est pas question d’aggraver la situation : « De nombreux travaux s’effectuent un peu partout sur le territoire de notre commune, personne n’y échappe. Les citoyens comprennent l’importance des divers chantiers, même si c’est difficile ».
Texte et photos Thomas Cramatte – thomas@le-courrier.ch