Si la démocratisation du vélo a fait bondir le nombre de pratiquants, l’association Vél’Oron mise sur un encadrement pour éviter que les interdictions augmentent. Explications.

Que ce soit sur les routes ou dans les forêts, les trajets en vélo n’ont cessé de prendre de la hauteur. Les chiffres parlent d’eux-mêmes, d’après une étude de l’Union des villes suisses, le trafic cycliste a augmenté de 40 % depuis la pandémie. Pour l’association Vél’Oron, cet intérêt marqué pour la petite reine est bien accueilli, mais il est crucial de sensibiliser les pratiquants afin de respecter la législation cantonale : « Tout comme les chevaux, les VTT sont soumis à la même loi, c’est-à-dire que nous devons utiliser les chemins carrossables », rappelle Bernard Jaeggi, président de l’association oronnaise.

« En accompagnant
les nouveaux adeptes
du vélo, nous voulons
éviter d’être en conflit
avec des propriétaires
de chemins »

Bernard Jaeggi
Président de l’association Vél’Oron

Depuis 2004, le club de loisirs sportifs part à la découverte des chemins de la région pouvant être empruntés sans gêner les autres utilisateurs. Seul bémol, l’essor du VTT électrique : « Le problème n’est pas de rouler avec assistance électrique ou non, mais plutôt de ne pas faire n’importe quoi. En accompagnant les nouveaux adeptes du vélo, nous voulons éviter d’être en conflit avec des propriétaires de chemins ». Pour ce faire, les soixante membres de Vél’Oron roulent dans un esprit contemplatif des paysages et de respect de la nature. « S’il fallait résumer la philosophie de notre association : rouler, partager, protéger la nature, et répéter ».

Plus de cyclistes = plus de sécurité

Rouler en groupe permet d’acquérir rapidement les techniques des uns et des autres : « En échangeant nos connaissances, on obtient rapidement confiance en soi et confort », détaille Pierre Curchod, vice-président de Vél’Oron et organisateur des sorties VTT. Du côté du vélo de route, l’union fait également la force. Les pays comptant de nombreux cyclistes sont par ailleurs moins dangereux pour ces derniers. « Cela proviendrait du fait que les automobilistes ont plus l’habitude de côtoyer des cyclistes », mentionne energie-environnement.ch. La Suisse est bien placée, puisqu’elle figure devant l’Allemagne.

Pour le responsable de la section route de Vél’Oron, il est bon de rappeler le comportement à adopter lors de grand groupe : « Dès que les cyclistes sont huit à rouler ensemble, nous devons être en formation de peloton pour faciliter le dépassement des véhicules. Il s’agit d’une obligation », précise Hjalmar Baranowsky. Si la cohabitation entre automobilistes et cyclistes n’est pas toujours au beau fixe, l’association à but non lucratif travaille pour améliorer les relations des usagers des routes : « Nous roulons dans un esprit de respect de l’autre et partons à la découverte de routes peu fréquentées ».

Changer les lois

Pour faire évoluer les choses et obtenir plus de reconnaissance de la part des autorités, Vél’Oron est depuis le début de cette année inscrite en tant que société locale à la commune d’Oron : « Nous sommes également membres de l’Association cycliste cantonale vaudoise », expose Bernard Jaeggi. Une faîtière qui rassemble les clubs de vélo vaudois afin d’établir des liens forts et d’influencer les autorités cantonales et communales à prendre plus au sérieux les enjeux de la petite reine. A l’image des cantons de Fribourg et du Valais, où le vélo représente une manne touristique importante, les membres de Vél’Oron travaillent déjà pour la promotion de leur loisir. L’association compte soixante membres et fêtera l’année prochaine ses vingt ans d’activités : « La plupart des clubs dédiés au vélo sont axés compétition. Notre vision est différente, puisque nous privilégions le plaisir, la découverte et le respect de la nature. C’est une recette qui nous plaît et qui séduit au-delà des frontières régionales », ajoute Bernard Jaeggi. « En faisant découvrir notre région sans aller n’importe où, et de manière sympathique, on véhicule une image positive de notre sport », ajoute Pierre Curchod.