A Savigny, c’était le grand rendez-vous de la 5e édition du FFAS
Le court métrage d’animation, le grand boom !
A Savigny samedi dernier, la 5e édition du Festival du film d’animation a bien eu lieu. Chapeau les organisateurs ! Neuf mois jour pour jour après l’édition 2020, voilà qui n’est pas une sinécure, en si peu de temps. Pandémie oblige, certaines activités ont été annulées mais le programme annoncé promettait d’en mettre plein les yeux. C’est fait !
45 films projetés
Colette Ramsauer | Les séances limitées à 100 personnes ont dû hélas refuser du monde. Le port du masque dans la salle de spectacles n’a rien enlevé au plaisir de voir les films du matin au soir, toutes catégories confondues. 45 films sélectionnés parmi 1800 provenaient de l’Europe et du monde entier. Un choix qui reste occidentalisé, Afrique et Inde par exemple n’étant pas représentées.
Un toutou sur la place du Forum
La projection nocturne du long métrage « L’extraordinaire voyage de Marona », de Anca Damian (Roumanie) a ému quelque 200 spectateurs sur la place du Forum avec l’histoire d’une chienne se remémorant ses différents maîtres. Une météo favorable a couronné cette édition réussie sur tous les points.
Palmarès
Prix du petit jury Kiko et les animaux de Yawen Zheng, 7’30, France, Suisse
Prix du jury jeune Vanille de Guillaume Lorin, 26′, France, Suisse
Prix du grand jury Tie d’Alexandra Ramires, 11′, Portugal
Mention spéciale grand jury Toomas dans la vallée des loups sauvages de Chintis Lundgren, 18′, Estonie
Prix du grand public L’Odyssée de Choum de Julien Bisaro, 26′, France, Belgique
L’image animée, toute une histoire
Les hommes des cavernes déjà
Les théories autour des peintures rupestres laissent à penser que l’humain cherchait déjà à donner du mouvement aux animaux qu’il dessinait sur les murs des grottes. Plus tard, sur le vase de Shahr-i-Sokhta (Iran) datant de 2500 ans avant J.C., des dessins découpés en cinq séquences représentant le saut d’une chèvre bondissant vers le feuillage d’un arbre en donnent une preuve plus convaincante lorsque l’objet de 10 cm de hauteur tourne sur son axe.
La Lanterne magique
Théâtre d’ombres et de marionnettes sont des prémices visuels à un procédé qui
évoluera de siècle en siècle: la projection sur un écran de figures dessinées sur du verre. Au 17e siècle, la découverte de la Lanterne magique fut la mise au point de la lentille optique capable de focaliser l’image. Des scènes, appelées Diableries étaient choisies pour leur côté mystérieux ou surnaturel. Les projections peu lumineuses exigeaient un local de projection obscur, lieu propice aux rêveries et aux fantasmes. La première salle de cinéma était née !
L’histoire situe la naissance du dessin animé en 1892 avec Les Pantomimes lumineuses de Emile Reynaud, projetées au Musée Grévin durant 10 ans et, en 1906 aux USA, avec le dessin d’un portrait du dessinateur J.S. Blackton.
Mickey, les Simpson
L’Oscar du court-métrage d’animation date de 1932 déjà. En 1940 une loi exigea la projection d’un court métrage en début de séance dans les salles de cinéma afin de rétribuer le réalisateur. C’est en 1938 que Disney sort Blanche-Neige et les sept nains, 48 min. A partir de 1963, les productions japonaises, les animes, s’inspirent des bandes dessinées Manga ciblant plutôt un public d’adultes.
Dès les années 80 débutait la diffusion à grande échelle des séries télévisées, pour exemple les épisodes de La Famille Simpson. Alors que les studios des Etats-Unis et du Japon se concentrèrent longtemps sur l’industrialisation de leurs films, au Canada, en Europe et dans le reste du monde se multipliaient les innovations de techniques, à partir de dessins, peintures, objets, personnages, avec le même principe de suivre les différentes positions d’un être vivant, d’un élément naturel ou d’un objet, supposé entreprendre un déplacement, un geste, une mimique, ou une quelconque transformation.
Aujourd’hui
A l’heure du numérique, les techniques du dessin animé et du stop motion se diversifient encore selon les concepts choisis et la créativité des réalisateurs. A l’aide d’internet, nombre d’entre eux dans le monde, formés ou non dans des écoles spécialisées, font connaître leurs films que les festivals de courts métrages, tel celui de Savigny créé en 2017 par la réalisatrice Marjolaine Perreten, présentent en concours sur grand écran. Pour le bonheur d’un large public !