A la rencontre des gens d’ici
André à Oron-le-Châtel

« Lorsque j’étais adolescent, comme j’habitais à côté, j’ai été sollicité par l’intendant du château d’Oron pour guider les visiteurs. À cette époque, ils se comptaient par dizaines de milliers. C’est ainsi que j’ai commencé à me familiariser avec cet édifice et à l’aimer. C’est en 1983 que j’ai adhéré à l’Association pour la Conservation du Château d’Oron (ACCO). J’en suis devenu le Président, il y douze ans. »
Physicien de formation, enseignant retraité, ancien doyen du Gymnase Auguste Piccard, André Locher n’ a jamais été avare de son temps lorsqu’il s’est agi de se consacrer à la vie locale, qu’elle soit économique, politique ou patrimoniale. Il serait trop long d’énumérer ici les fonctions qu’a occupé, ou celles qu’occupe encore, celui qui, par exemple, a dirigé la banque Raiffeisen d’Oron, en un temps où les transactions se faisaient encore à domicile. Aujourd’hui, cet agissant et souriant septuagénaire se dévoue corps et âme à la gestion et à la conservation de l’auguste édifice près duquel il a toujours vécu.
« Avant la mise en service de l’autoroute A12, entre Vevey et Berne, via Bulle et Fribourg, dans les année 70, le château pouvait compter sur dix fois plus de visiteurs qu’aujourd’hui. Le déplacement du trafic sur l’autoroute nous a privé de la plupart d’entre eux. Aujourd’hui nous en avons peut-être quelque deux mille par année. À titre de comparaison, le château de Chillon en recense 400’000… », explique-t-il avec une discrète pointe de nostalgie.
Emblème de la région, bâti au XIIe siècle, résidence successivement des comtes de Gruyère, des baillis bernois, puis de riches familles, le château d’Oron a été acquis, en 1938, par l’association que préside André. Charge à elle d’en prendre soin et de trouver les moyens d’accomplir cette mission. « Il y a bien-sûr les visites et nos cotisations, mais notre principal source de revenus réside dans la location de nos salles pour des banquets, une soixantaine par année. Mais la concurrence et rude. D’autres châteaux suivent notre exemple… ».
Pour les visites, notre président n’hésite pas à mettre parfois lui-même la main à la pâte. Depuis quelques années, aux mois de décembre et janvier, une fois la nuit tombée, avec son épouse Simone, il organise des visites du château à la bougie. Fier de la grande bibliothèque, riche de 18’000 volumes anciens, certains uniques, il répond aux chercheurs qui le sollicitent : « Certains ont besoin de copies, mais d’autres viennent ici, parfois de loin, pour consulter les ouvrages. »
Inutile de préciser que le vénérable édifice a besoin de soins permanents. « Nous avons récemment lancé un appel de fonds pour un nouveau plan de restauration. Nous souhaitons notamment remettre en état le chemin de ronde. »
Merci de votre accueil, André… Et bonne suite dans vos œuvres !
Contact : www.chateaudoron.ch