A la rencontre des gens d’ici :
Alicia à Puidoux

« Lorsque je suis arrivée en Suisse, il y a quelques années, j’ai découvert plusieurs magasins self-service dans la région. J’ai été surprise en constatant le niveau de confiance et de respect. En Espagne, d’où je viens, je n’image pas des commerces ouverts sans surveillance où chacun peut prendre des produits et les payer volontairement. J’ai trouvé ça formidable. Lorsque j’y faisais mes courses, je laissais toujours un petit mot pour dire merci avec un petit dessin de soleil souriant. Et puis j’ai eu envie d’ouvrir mon propre self. »
Née à Salamanque, il y a 38 ans, Alicia Prieto Herrero n’avait à priori aucune envie de quitter son pays. Mais l’amour en a décidé autrement !
« J’ai rencontré Bruno, mon compagnon, pendant des vacances à Palma de Majorque. A cette époque, je travaillais dans une parfumerie. Lui est électricien. On est immédiatement tombés amoureux. Il est Portugais, mais il vit en Suisse depuis son enfance. J’ai un peu hésité, mais au bout d’une année j’ai donc décidé de le rejoindre à Puidoux où il est domicilié. C’est comme ça que je me suis retrouvée ici. Et je m’y plais bien », raconte-t-elle avec une bonne humeur communicative.
Emballée par l’exemple des selfs qui existent dans la région, la jeune femme, déjà familiarisée à la gestion d’un commerce, a fini par réaliser son ambitieux projet :
« Il fallait forcément que ce soit différent. Les selfs ici proposent des produits locaux de très bonne qualité. Je n’avais absolument pas l’intention de les concurrencer. Avec Bruno, nous avons donc décidé de proposer des produits alimentaires venus d’Espagne et du Portugal. Et j’ai eu l’idée de baptiser cet endroit Al Ibérico, allusion bien sûr à la péninsule ibérique dont nous sommes tous deux originaires ».
Ouvert depuis quelques mois à Puidoux Village, le self d’Alicia exige un suivi de chaque jour. Mais le travail ne fait pas peur à cette fille de cheminot qui a perdu sa maman très tôt et qui a appris à se débrouiller seule, avec sa sœur, alors qu’elle n’était encore qu’une enfant. « Il faut ouvrir le commerce chaque matin, le fermer chaque soir, gérer et entretenir les lieux et s’assurer que les rayons sont pleins. Pour ce genre de produits, les fournisseurs ne sont pas tout près. Il me faut souvent faire de la route pour me réachalander », explique-t-elle.
Quels sont les produits qui marchent le mieux ? « Les fruits de mer, les crevettes et le poulpe congelés partent très bien. De nombreux Portugais vivent dans la région et ils en sont très friands. Ils ont du mal à trouver ces produits ailleurs. Mais des clients suisses commencent aussi à venir, ce qui évidemment me fait très plaisir ». Les affaires vont bien ? « Ça commence gentiment, mais c’est encourageant. Je suis optimiste ! »
Bonne chance et bon courage, Alicia ! Merci beaucoup…