A la rencontre des gens d’ici :
Bertrand à Puidoux
« J’ai fait des études de droit à Strasbourg. Après quoi, je suis devenu courtier en assurances. Mais à l’âge de 40 ans, j’en ai eu marre de ce travail. J’ai tout laissé tombé et je me suis mis à réparer et à fabriquer des luminaires. J’ai toujours aimé ça ! Au début, c’était juste du bricolage. Et puis au contact de vrais artisans, j’en ai fait mon métier. J’ai ouvert un atelier en Italie dont je suis toujours propriétaire. Il emploie actuellement deux personnes. Et puis je suis venu en Suisse par amour. J’ai rencontré ma compagne saint-galloise un peu par hasard. Nous nous sommes installés à Lausanne et j’ai ouvert un nouvel atelier à Puidoux ».

Né en Algérie de parents français, un papa médecin militaire et une maman assistante sociale, Bertrand Cazenave a passablement bourlingué. A 57 ans, l’ancien courtier en assurance s’est mué en véritable « maître de la lumière ». Son petit atelier, situé à un jet de pierre du tennis de Puidoux, dans la zone industrielle, est une sorte de caverne d’Ali Baba, encombrée de plafonniers, de lampes, d’ampoules, de câbles, d’interrupteurs et d’un amoncellement hétéroclite de matériaux de récupération. « J’adore la lumière, mais je déteste les ampoules. Lorsque je crée un nouvel objet, je m’arrange toujours pour les dissimuler », déclare-t-il en rigolant.
Notre homme ne manque pas de travail. Il ne se contente pas de réparer, mais crée, invente et fabrique aussi des objets sur-mesure. « J’ai travaillé pour des grandes entreprises et même des banques qui voulaient des créations originales. Mais ne me demandez-pas de vous dire lesquelles… C’est confidentiel ! Lorsque c’est trop compliqué pour moi tout seul, mes employés en Italie prennent le relais. Ils sont très habiles », précise-t-il. Parvient-il à tout réparer ? « Parfois c’est compliqué, faute de pièces de rechange, mais on trouve presque toujours des solutions ».
Actuellement, un projet tient particulièrement à cœur à cet artisan atypique qui respire la bonne-humeur. Avec un groupe d’écoliers de la ville de Morges, Bertrand s’est lancé dans le réalisation d’une sculpture lumineuse « écologique », afin de sensibiliser le public à l’importance du recyclage. « Cette sculpture lumineuse représentera des méduses. Elle sera exposée dans le hall de la maison de commune de Morges, à partir du mois de mai. C’est fantastique de travailler avec les enfants. On y prend tous beaucoup de plaisir », souligne-t-il.
Toujours attentif à ce qui se passe en France, Bertrand se déclare peiné par les manifestations, parfois violentes, qui secouent son pays d’origine. « Je ne comprends pas pourquoi mes compatriotes refusent la réforme des retraites. Moi, j’adore travailler… Si je peux, je vais continuer jusqu’à cent ans (rires) ».
C’est tout ce qu’on vous souhaite, Bertrand. Et bonne continuation dans la lumière !