A la rencontre des gens d’ici :
Elodie (Chexbres)
Georges Pop | «On se parle beaucoup avec mes clients. Lorsque je m’occupe d’eux, ils se confient à moi; ils me racontent leurs histoires. Certains ont même fini par devenir des amis». Elodie Rousseau reconnaît être pleinement dans son élément et s’épanouir lorsqu’elle s’occupe du bien-être de celles et ceux qui viennent s’abandonner aux soins qu’elle prodigue dans le cadre de l’institut qu’elle dirige, à Chexbres, localité où elle est née, il y a 39 ans. Massage classique, massage sportif, épilation, soins des mains, des pieds et du visage sont ses spécialités. La liste n’est pas exhaustive. «Lorsqu’un client vient plié en deux et qu’il repart droit et soulagé, ou lorsqu’une cliente embarrassée par sa cellulite me quitte en souriant, avec la peau toute lisse, c’est une vraie récompense», explique-t-elle.
Pour cette jeune femme à la bonne humeur communicative, tout a commencé alors qu’elle suivait un apprentissage de vendeuse, dans un commerce d’articles de sports. « J’étais vraiment passionnée par le monde du sport. On m’a alors suggéré de suivre une formation de masseuse pour prodiguer des soins aux sportifs. J’ai fini par suivre ce conseil. Ce fut comme un coup de foudre. J’avais trouvé ma vocation », raconte-t-elle. Peu après, elle reprend l’institut Océane, dans sa commune natale, mais elle hésite : « J’ai eu peur de me mettre complètement à mon compte. J’ai alors travaillé dans le shop d’une station-service. Je me levais à l’aube pour ce premier travail, puis je rejoignais mon institut dans la journée. C’était épuisant ».
L’année dernière, Elodie décide de faire le grand saut: elle suit une formation complémentaire en massage sportif, proposée par une grande assurance avec laquelle elle est aujourd’hui associée. Elle investit aussi dans du matériel neuf. Désormais, elle se consacre à plein temps à l’activité pour laquelle elle se sent faite. « Il y a eu des moments difficiles, en raison de la crise sanitaire. Faute de travail, pour ne pas perdre la musculation de mes mains, j’ai dû m’entrainer en serrant des balles. Mais mes clients sont revenus. Ils sont issus de tous les milieux et je reçois de 8 heures du matin à 20 heures. Il m’arrive même de travailler le week-end pour des sportifs qui ont besoin de se détendre avant une épreuve de natation ou d’athlétisme ».
Cette maman comblée ne cache pas son attachement pour le coin qui l’a vue naître. « C’est génial Chexbres ! Le lieu est magnifique, on a accès à tous les services, et on est près de Lausanne ou de Vevey. Et puis toute ma famille vit ici, à moins de dix minutes à pied (rires). Ma mère est très présente pour s’occuper de mes filles de 8 et 13 ans ». Dire que l’on travaille dans un salon de massage peut, dans certaines circonstances, prêter à confusion. Vous est-il arrivé de recevoir des propositions inappropriées ? « Oui, c’est arrivé ! Mais je prends mes rendez-vous par téléphone et la question est très vite réglée, en quelques secondes. Il n’y a pas de place pour ce genre de… malentendus ! »