Tout va bien
Les forces de maintien de la paix russes sont entrées en Ukraine jeudi dernier, les casques bleus sont verts !
Après avoir déclaré unilatéralement l’indépendance de deux « cantons » de ce pays, l’armée russe, largement déployée aux frontières, a mis en œuvre son « opération spéciale ». La Biélorussie, d’Alexandre Loukachenko, aussi appelée « White Russia », n’a pas commenté l’ouverture de ses frontières aux armées russes. L’Ukraine est prise en tenaille, mais selon le patron, il ne s’agit pas d’occuper le pays…
Le besoin du nouveau tsar de toutes les Russies d’avoir des « Etats tampons » ressemble à l’état des lieux d’après la seconde guerre mondiale et des accords de Yalta ; sans être à la tête de ces pays, il leur laisse la responsabilité des frontières de l’empire. La nostalgie du « Président » envers la Russie des Romanov relève de la pathologie : autant adulée que haïe… L’ancien agent du KGB devrait consulter !
Face à ce conflit qui nous touche par sa proximité, sa violence et ses faux-semblants, nombreux sont ceux qui fustigent la faiblesse des décisions européennes et voudraient une réponse militaire. Mais nous ne sommes plus au 20e siècle.
Les manières d’un autre âge, immédiates et violentes, mèneront immanquablement vers un conflit ingérable et des conséquences tragiques. Le président français affirmait que cette « guerre » serait longue, or rien n’est moins sûr. Ce qui se profile, selon les déclarations de la présidente de la commission européenne Ursula von der Leyen, est une solution du 21e siècle : elle prendra du temps, mais touche le nerf de la guerre.
Il est question d’isoler totalement un pays, ses communications, ses finances et renoncer à ses fournitures : un gazoduc fermé, les lignes aériennes interdites, le média Russia Today (RT) bloqué, et les banques russes privées d’accès à SWIFT (indispensable pour tout échange financier d’envergure). Le peuple russe sera le premier à subir, comme toujours, mais toucher au portefeuille des oligarques devrait avoir un impact majeur et jusque sur la paie des charistes…
Dans notre pays bancaire, riche et bien doté, cela ne devrait pas poser trop de problèmes. Pays riche depuis 1945, les banquiers n’y voient pas un conflit, plutôt une opportunité. Le Crédit Suisse pourra réélire un nouveau président en dotant le précédent du fameux parachute doré.
Tout va bien, dormons tranquille.